Jonathan Fiawoo : « la transformation numérique de l’énergie est une chance »

jonathan fiawoo

Ancien président de la chambre de commerce du Togo, Jonathan Fiawoo exerce des responsabilités transversales, notamment dans le secteur électrique.

Quelle analyse faites-vous de la situation en matière énergétique ?

Jonathan Fiawoo : Comme les autres continents, l’Afrique est confrontée aux défis de la transition énergétique. Lorsque la ressource est rare (ce qui est le cas de l’électricité dans de nombreux pays africains) la question de l’efficacité, de la capacité à faire plus avec moins, est centrale.

Dans ce contexte, la transformation numérique de l’électricité est une chance : le pilotage énergétique (dans le bâtiment, mais aussi dans l’industrie) permet de réaliser des gains de productivité énormes, tout en limitant la consommation d’énergies primaires.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

Historiquement, et dès 2011, c’est la Banque Mondiale qui a, la première, identifiée des projets à fort potentiel d’efficacité énergétique. Ceux-ci vont de la cogénération dans la filière du sucre (avec 2,5 millions de tonnes de CO² économisées) à l’éclairage en ampoules basses consommation, en passant par des systèmes à vapeur et par le système de distribution d’électricité. Ces projets ont en commun d’arrêter de se focaliser sur la production (qui reste essentielle) pour y adjoindre un éventail de solutions, adaptées à chaque situation locale.

L’AFD s’est également inscrite dans cette perspective, avec des initiatves comme Sunref, qui visent à fournir de l’énergie durables en Afrique de l’Ouest, notamment pour les centres urbains en voie de développement.

Parmi vos différentes activités, vous dirigez une usine de matériel électrique au Togo, SABI Sarl. Quelle est la situation du secteur en Afrique ?

Pour ce qui touche plus particulièrement au matériel électrique, le marché est orienté positivement, en raison de ce contexte très porteur.

En revanche, les positions sont évolutives, et rien n’est fixé. Par exemple, entre 2000 et 2010, la part des matériels importés de France a baissé de 9,5 %, quand celle des produits chinois augmentait de près de 20 % ! Certes, il faut tenir compte des situations de départ très différentes, mais il n’empêche que les dynamiques sont à l’œuvre.

Dans ce contexte, et alors que la contrefaçon explose, nous faisons le pari d’un positionnement qualité/prix adapté au marché africain, tout en permettant aux projets locaux de profiter de l’innovation technologique.

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