3 Questions à Henri Guichard, directeur général de Citel

Henri Guichard

Citel est une entreprise familiale qui fabrique et commercialise des solutions pour se prémunir contre les surtensions engendrées par la foudre. Unique français parmi les leaders mondiaux du domaine, Citel a su innover pour proposer des gammes complètes de composants, répondant aux attentes du marché. À l’occasion de la Foire de Hanovre, le groupe a dévoilé ses nouvelles gammes de parafoudres modulaires, qui viennent remplacer les solutions précédentes.

Quels sont les enjeux de la protection foudre dans le cadre de la transition numérique et énergétique ?
Henri Guichard – Aujourd’hui, l’électronique est partout ! La transition énergétique tout comme la transition numérique implique une migration des équipements vers l’électronique, plus fragile aux surtensions. Il n’existe plus un seul réseau électrique basse tension, mais des réseaux photovoltaïques, de l’autoconsommation, des éoliennes, des réseaux hertziens et bientôt la 5G. Nous sommes donc dans une période de transition, qui transforme les anciens réseaux électriques en réseaux électroniques. Cela implique une plus grande sensibilité des équipements aux surtensions et davantage de singularités selon les types de réseaux. Dans ce cadre, Citel développe donc des solutions compactes, économiques et efficaces, qui peuvent être intégrées aux différents composants et qui en assurent ainsi la protection.

Quelles sont les particularités de votre nouvelle génération de parafoudres DAC et DDC, présentée sur la Foire de Hanovre ?
H. G. – À la fin des années 1990, nous avons lancé la première gamme complète de parafoudres. En 2010, nous avons constaté une forte augmentation des besoins clients, ainsi qu’une diminution de la fiabilité des réseaux. Nous avons donc développé une nouvelle gamme de parafoudres plus performants, afin de répondre aux besoins les plus spécifiques. Avec cette nouvelle gamme, l’objectif est donc d’offrir un meilleur niveau de protection contre les surtensions transitoires. Pour cela, nous avons travaillé sur la qualité des matériaux utilisés, que ce soit le cuivre, les plastiques et les composants. Notre solution atteint un niveau de protection (Up) qui permet de limiter la hausse de la tension lors d’un phénomène transitoire. Ces surtensions transitoires durent quelques dizaines de microsecondes et peuvent atteindre plusieurs dizaines de kilovolts. L’objectif du parafoudre est de limiter cette hausse. Selon la norme IP, un équipement doit tenir une résistance diélectrique de 2 500 V. Notre objectif est de ne pas se limiter à 2 500 V, mais d’être bien en dessous. Quand nos concurrents proposent des solutions atteignant les 1 500 V, les nôtres ne dépassent pas les 1 250 V. Notre volonté est d’atteindre dans les mois prochains les 1 100 V, soit 30 % inférieurs à la concurrence. Ces performances sont possibles grâce à notre savoir-faire sur les matériaux. Cette gamme est le fruit d’un développement conjoint de nos centres de recherche français, allemand, chinois et américain. Cette gamme permet de protéger aussi bien les réseaux industriels que les réseaux de téléphonie mobile ou les installations photovoltaïques.

Quels seront les prochains lancements produits ou les prochains développements de Citel ?
H. G. – Lors de la Foire de Hanovre, nous avons lancé huit gammes, dont des produits très compacts, des gammes utilisant la technologie VG, des gammes à base de varistance ou encore des gammes avec des fusibles intégrés. Notre prochaine étape est de lancer ces gammes sur le marché américain. Pour ce faire, nous allons subir une phase de qualification jusqu’en 2020. En parallèle, nous concevons aujourd’hui un parafoudre de type 1 à 25 kA, qui sortira en 2021, avec une version ultra-compacte qui atteindra les 72 mm de large. Citel innove constamment en consacrant 10 % de son chiffre d’affaires à la R&D, dans l’optique de répondre aux normes actuelles et futures, mais aussi aux besoins les plus spécifiques de nos clients.

Propos recueillis par Alexandre Arène

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