Dynalighting : l’ingénierie de la lumière du Centre d’Affaires Paris Victoire

Centre d’Affaires Paris Victoire
© Photo Mikael Lafontan, Maîtrise d’ouvrage : Union Investment – Architecte d’intérieur : Saguez Workstyle – Maître d’œuvre : Quadrilatère –Conception lumière :Dynalighting – Solution éclairage : Ambiance Lumière, Erco, Flos, iGuzzini, Kreon, Metalarte, Planlicht, Vibia, Zumtobel

Implanté dans le IXe arrondissement de Paris, le Centre d’Affaires Paris Victoire aux façades majestueuses est en adéquation avec les immeubles haussmanniens qui l’entourent. Récemment rénovés, les espaces de travail et de réunion du sous-sol bénéficient de très peu de lumière naturelle. Le défi, pour Dynalighting, l’agence d’ingénierie et de conception lumière dirigée par Christophe Luquet, a consisté à créer des ambiances lumineuses chaleureuses et confortables pour rendre le plus attrayants possible les espaces conviviaux créés par Saguez Workstyle.

Conçu en 1999, et rénové plusieurs fois, le Centre d’Affaires Paris Victoire est constitué de bâtiments articulés autour de six cours intérieures constituant des patios végétalisés, favorisant la convivialité et les échanges sur le site. Le Centre d’Affaires s’est engagé depuis avril 2013 dans un projet de certification HQE Exploitation, avec pour ambition de maîtriser les impacts du bâtiment sur l’environnement extérieur, créer des espaces confortables et sains pour les utilisateurs, améliorer les performances des systèmes techniques du bâtiment, préserver les ressources naturelles et optimiser leur usage. Ainsi, le bâtiment a obtenu en 2014 la certification HQE Exploitation niveau Très Bon pour l’axe Bâtiment Durable et niveau Excellent pour l’axe Gestion Durable. C’est dans ce contexte que Christophe Luquet, qui gagne le concours dans le cadre de la rénovation du centre d’affaires aux côtés de Saguez Workstyle, propose une première étude en définissant les grandes lignes de l’éclairage qui doit s’inscrire dans une démarche de développement durable, tenir compte des faibles apports en lumière naturelle des espaces situés principalement en sous-sol et enfin, anticiper sur les changements de cloisonnement, fréquents dans les centres de coworking. L’idée générale consiste à dégager du volume et une respiration lumineuse dans ce hall dont les plafonds en toile tendue vont servir de réflecteurs à la lumière. « Nous avons imaginé un éclairage diffus, mettant en scène différentes séquences lumineuses de jour et de nuit, et modulaires verticalement ainsi qu’horizontalement. Par ailleurs, dans certains espaces, nous avons créé plusieurs programmes qui s’adaptent à la configuration de la salle, selon qu’elle est dédiée à une réunion, une conférence, un cocktail, etc. », commente Christophe Luquet.

L’ingénierie lumineuse

Centre d'affaires Paris Victoire© Photo 1. Mikael Lafontan
© Photo 1. Mikael Lafontan

Le projet d’éclairage s’est appuyé sur quatre grands principes : la définition des ambiances fondées sur les besoins des utilisateurs, leur répartition dans les espaces, l’accompagnement du gérant et du support technique des lieux dans le pilotage de l’éclairage et, enfin, le choix des luminaires.

Centre d'affaires Paris Victoire © Photo 2. Mikael Lafontan
Centre d’affaires Paris Victoire © Photo 2. Mikael Lafontan

Le plus délicat a été de donner l’impression que la lumière naturelle baignait le hall du niveau R-1 (photo 1) , sans rupture avec le rez-de-chaussée ; pour cela, Christophe Luquet a travaillé sur les luminances et la verticalité de l’éclairage artificiel en disposant des encastrés dans les parois biseautées (photo 2) des plafonds.

Afin de garantir le meilleur confort visuel, les niveaux d’éclairement sont volontairement très élevés et gradables. Une température de couleur de 4 000 K a été choisie pour l’espace central tandis qu’une teinte chaude de 3 000 K a été préférée pour les luminaires disposés en périphérie. Les occupants du centre d’affaires bénéficient de plusieurs espaces de restauration, notamment une pièce qui présente une double fonctionnalité : réunion et restauration (photo 3) ; il suffit de tirer les rideaux pour la transformer en grande salle de travail avec un plafond lumineux de la même taille que la table de réunion, alors que le bar est éclairé par des spots encastrés au-dessus du comptoir.

Centre d'affaires Paris Victoire © Photo 3. Mikael Lafontan
Centre d’affaires Paris Victoire © Photo 3. Mikael Lafontan

Faisons un saut au 6e étage, où un autre espace de restauration est disponible à la fois pour les utilisateurs du coworking et les locataires des bureaux fermés des étages intermédiaires. La salle profite d’une immense verrière latérale qui laisse pleinement passer la lumière naturelle pour éclairer les tables installées tout le long de la baie vitrée. Disposés contre celle-ci à intervalles réguliers, des lampadaires décoratifs prennent le relais la nuit tombée, alors que, du côté opposé, où se trouve le bar, des encastrés carrés dans le faux plafond (photo 4) complètent l’éclairage fourni par les boules en cuivre suspendues, signées Tom Dixon. Mais revenons aux espaces de travail que l’équipe de Dynalighting a éclairés avec le même souci du détail, et la même attention portée aux paramètres d’éclairagisme à proprement parler qu’aux détails esthétiques.

Centre d'affaires Paris Victoire © Photo 4. Mikael Lafontan
Centre d’affaires Paris Victoire © Photo 4. Mikael Lafontan

À chaque espace de travail son concept d’éclairage

© Photo 5. Mikael Lafontan

L’auditorium (photo 5) offre une architecture très intéressante, composée de plafonds formés de « couches » en demi-cercles et « d’écailles » verticales qui constituent les parois, tandis que le sol descend en pente douce et marquée par des courbes lumineuses au sol soulignant les arrondis de l’espace. Là encore, l’éclairage a été conçu en parfaite adéquation avec l’architecture et la fonctionnalité des lieux et fait appel à une gestion automatique pour plus de flexibilité. « L’éclairage de l’auditoire est encastré dans les plafonds arrondis et offre des angles d’ouverture assez larges, précise Christophe Luquet, alors que nous avons associé des projecteurs et des cadreurs pour la scène. Les formes géométriques de cette salle sont soulignées au sol et sur les parois par des luminaires linéaires qui font office de guidage visuel, par opposition à l’éclairage technique. »

Dans la « Briefing room » (photo 6), des profilés lumineux associés à des projecteurs, disposés sur un système rectangulaire central, procurent un éclairage aussi efficace que confortable pour des présentations sur écran. « Ici, aucune ombre portée et un éclairage vertical des visages agréable », commente Christophe Luquet. Dans la « Creative room » (photo 7), l’éclairage est modulaire : une gorge lumineuse en périphérie accompagne les spots sur rails disposés autour du plafond acoustique.

 

Plus loin, lorsque l’on sort de l’auditorium, on est accueilli dans un hall, appelé le jardin d’hiver, qui est, comme son nom l’indique, très végétalisé. Il comprend également un grand espace de co-working équipé d’étagères murales et de longues tables hautes avec des tabourets disposés autour. Ici, on échange autour de documents, on consulte des écrans, on écrit, les activités ne sont pas définies a priori. Du coup, la mise en lumière est elle aussi diversifiée : des luminaires linéaires et des petits projecteurs devant les étagères, des encastrés pour les circulations et deux suspensions en « accent circonflexe » installées au-dessus de chaque table.

© Photo Mikael Lafontan

D’autres salles encore (de conférence, de formation) ont bénéficié d’un éclairage adéquat, proposant un confort visuel optimisé par la possibilité de piloter les programmes lumineux propices à créer des ambiances de travail aussi efficaces que créatives.

Retrouvez notre entretien avec Christophe Luquet ici.

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