Chronique de Dominique Ouvrard.
138 acteurs de la filière du bâtiment, réunis par le ministre de la Transition écologique et solidaire, le ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales chargé des relations avec les collectivités territoriales, le président de l’ADEME et le président du Plan Bâtiment Durable, se sont « ENGAGÉS POUR FAIRE ». FAIRE signifie Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique.
Signe d’une mobilisation commune de l’ensemble des acteurs engagés en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments, cette charte est une réponse au constat d’une transition énergétique sans moteur. Des crédits sont votés mais pas dépensés, des règlements sont publiés mais pas appliqués, des proclamations sont diffusées sans passage à l’action visible. Le Syndicat de l’éclairage a signé cette charte. Pour les rénovations écoénergétiques de l’éclairage des lieux de travail, beaucoup reste à faire : plus de 80 % des immeubles de bureaux sont équipés de systèmes énergivores avec des technologies d’après-guerre. Le gisement d’économies est supérieur à 50 % si l’on change ces éclairages. Les coûts des solutions LED avec gestion sont en baisse, l’électricité en hausse, et les aides et offres de financement (PEE, CEE, tiers financements bancaires ou autres) existent pour tous. Surmonter les freins et les habitudes pour favoriser la prise de décision est la première étape. La seconde consiste à rénover conformément au droit. Les exigences énergétiques en rénovation tertiaire sont simples :
– limitation de la puissance électrique installée (1,6 W/m² par tranche de 100 lux d’éclairage général),
– limitation des durées d’éclairement grâce à des capteurs : détection de présence, et d’absence, pour ne plus éclairer un local vide ; variation continue de la lumière artificielle en fonction de la disponibilité de la lumière du jour.
Le syndicat s’est engagé pour que toute la filière du bâtiment connaisse et respecte ces exigences de la RT par éléments(1), qui sont les seules censées contribuer à la rénovation énergétique. Mais combien de cahiers des charges, de devis, de commandes, d’installations d’éclairage livrées cette semaine, dans le public comme dans le privé, respectent ce texte ? Et combien de rénovations à coups de dalles ou de panneaux LED basiques, sans gestion et inconfortables ? Les CSE (comités sociaux et économiques, ex-CHSCT) veillent de plus en plus à ce que les exigences du Code du travail soient aussi respectées : contrôle des éblouissements, niveaux d’éclairement, uniformité des éclairements, tous ces critères ergonomiques qui conditionnent la qualité de la lumière intérieure et le bien-être des salariés. Donc, tant qu’à faire, autant bien faire !
1. Arrêté du 3 mai 2007 modifié en 2017 relatif aux exigences de performance énergétique des bâtiments existants lors de rénovation.
Le Syndicat de l’éclairage rassemble 51 fabricants de lampes, luminaires, candélabres, auxiliaires électriques et électroniques, systèmes de commande et de gestion de l’éclairage et services associés. Le syndicat représente ainsi plus de 80 % des lampes d’éclairage général vendues sur le marché français et environ 70 % des luminaires fonctionnels ou architecturaux pour l’éclairage intérieur ou extérieur. Le marché français de l’éclairage est estimé à 2,3 milliards d’euros.
Président : Julien Arnal (Erco)
Délégué général : Lionel Brunet
www.syndicat-eclairage.com
Notre interview de Dominique Ouvrard ici.