Guillaume Loizeaud, président du Mondial du Bâtiment

Guillaume Loizeaud, président du Mondial du Bâtiment. ©Florie Berger

Cette année encore, les trois salons Batimat, Interclima et Idéobain sont regroupés sous la marque commune « Mondial du Bâtiment », afin de proposer une offre très large et transversale sur l’ensemble des aspects de la filière. Avec quelques nouveautés cette année, à l’image de l’initiative Construction Tech ou de Regard sur l’Architecture, le Mondial du Bâtiment est le plus important événement professionnel au monde du secteur. Rendez-vous du 4 au 8 novembre pour le découvrir cette nouvelle édition.

Pouvez-vous nous présenter le Mondial du Bâtiment version 2019 dans les grandes lignes ?
Guillaume Loizeaud – Considéré comme le rendez-vous incontournable de tous les acteurs de la filière pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain, le Mondial du Bâtiment a pour ambition d’être un observatoire à 360° des transformations du secteur. Le Mondial et ses trois salons, Batimat, Interclima et Idéobain, présenteront l’offre la plus importante au monde de solutions et d’innovations pour la construction et la rénovation de tous types de bâtiment. Pour cela, le Mondial du Bâtiment s’appuie sur les fondements qui ont fait son succès en 2017, à savoir l’optimisation des synergies entre 6 univers métiers spécifiques et connectés entre eux, auxquels s’ajoutent dorénavant deux nouveaux secteurs : la Construction Tech et le Hors-Site.

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De quelle manière l’événement fait-il la lumière sur les sujets liés à la digitalisation et aux technologies du bâtiment ?
G. L. – Le Mondial du Bâtiment, à travers son salon Batimat et avec son partenaire Gimélec, a lancé une initiative forte pour accompagner tous les professionnels dans la transformation digitale et l’industrialisation du secteur, Construction Tech. Cela se traduit notamment par un nouvel espace de 4 500 m2, situé dans l’inter-passage des halls 5A et 6 qui rassemblera l’offre la plus large et la plus complète du marché des solutions pour la digitalisation du bâtiment.

Pouvez-vous nous présenter l’initiative « Construction Tech » dans sa globalité ?
G. L. – Construction Tech regroupe une série d’actions et d’événements organisés entre 2018 et 2019, à destination des professionnels. Tout d’abord, l’observatoire Construction Tech, réalisé en collaboration avec Xerfi. Il mesure et décrypte à intervalles réguliers l’innovation et les nouvelles technologies sur les marchés de la construction et de l’immobilier. Nous avons également lancé en 2018 et renouvelé en 2019 le Challenge Start-up. Il a pour objectif d’identifier des start-upinnovantes liées au monde du bâtiment et de les aider à faire connaître leurs services. Les lauréats des deux premières éditions du Challenge seront présents à Batimat, où ils pourront présenter leurs solutions à travers notamment des sessions de pitchs. Enfin, la dernière initiative est l’annuaire digital des start-up Créé en 2019 et unique en son genre pour la filière du bâtiment, l’annuaire présente les start-up du secteur de la construction, de la ville et de l’immobilier selon leurs domaines de compétences, et permet d’entrer en contact avec elles.

Que pourra-t-on retrouver dans l’espace « Construction Tech » sur le salon ?
G. L. – Sur le Mondial du Bâtiment et sur le salon Batimat, Construction Tech se traduit par de nombreux temps forts. Plus de 100 start-up du bâtiment, de l’immobilier et de la ville seront présentes sur l’événement. Un démonstrateur Construction Tech avec 70 start-up et plus de 40 visites programmées à destination des maîtres d’ouvrage. Un village regroupera 24 start-up en partenariat avec Impulse Partners. Un second village R2S (Ready2Services) accueillera des animations en partenariat avec SBA. Enfin, les Batimat Executive Tours vont permettre d’organiser pour la première fois des visites préprogrammées auprès de grands maîtres d’ouvrage par le Hub Institute.

Pour quelles raisons mettez-vous l’accent sur les start-up cette année ?
G. L. – Il nous a paru important de valoriser, de soutenir et de donner une visibilité aux start-up présentes dans la filière construction, bâtiment et immobilier. Ces entreprises innovantes font bouger les lignes et apportent des solutions pertinentes à des problématiques sur lesquelles il peut y avoir besoin de flexibilité et de réactivité. Elles contribuent aussi à montrer la modernité de la filière du bâtiment, et donc à attirer des jeunes dans un secteur qui recrute.

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Le bâtiment connaît aujourd’hui une période où fleurit un nombre incalculable d’innovations et d’acteurs, tous corps de métiers confondus. De quelle manière expliquez-vous cette dynamique ?
G. L. – Le bâtiment est au cœur des enjeux de société, et le secteur est confronté à un besoin de transformation : construire plus, mieux, avec une maîtrise des coûts. Cela crée une dynamique d’innovation.

On constate également que ces innovations viennent souvent de la digitalisation et sont souvent transversales aux différents corps de métiers des bâtiments. Pour quelles raisons et avec quels objectifs selon vous ?
G. L. – Le digital permet de partager un grand nombre de données. Il rend l’information instantanément disponible et opérable par les acteurs : cela décuple les possibilités, notamment de partage dans une filière où on travaille traditionnellement en silos.

Depuis quand et de quelle manière observez-vous le basculement du bâtiment, de l’enveloppe simple aux systèmes de gestion actifs, pour arriver aujourd’hui aux notions de services aux usagers ?
G. L. – Ce mouvement est perceptible depuis Batimat 2017 : l’attente des utilisateurs est plus forte, la demande remonte la chaîne. Ce basculement est aussi lié à une meilleure prise en compte de l’humain et des enjeux de société.

Quel est selon vous le levier de valeur prédominant pour un bâtiment : l’apport de services aux usagers ou la performance énergétique et environnementale ?
G. L. – L’un et l’autre. On constate des changements majeurs dans les usages avec l’émergence de tendance telles que le coworking, le co-living qui obligent les constructeurs à repenser la construction et l’évolution des bâtiments. Mais les usagers sont de plus en plus sensibles à la performance énergétique pour des questions de confort par exemple, mais ont une conscience environnementale qui les pousse à chercher des solutions à empreinte environnementale moindre. Le Mondial du Bâtiment sera une vitrine de ces préoccupations fortes à travers les solutions et produits des exposants, mais aussi grâce à de nombreux temps forts (ateliers, conférences autour des matériaux biosourcés…).

Le Smart Building, vecteur de services aux usagers, demande la collecte, la circulation et le traitement d’énormes masses de données en local ou sur le Cloud. Voyez-vous arriver de nouveaux acteurs du digital ou du Cloud sur le salon, en plus des acteurs historiques ?
G. L. – Un nombre croissant de fabricants adoptent la solution cloud to cloud avec ouverture réciproque des API plutôt que de la communication locale par bus de terrain ouverts. La puissance de calcul maintenant disponible dans le cloud rend possible le développement de l’IA pour le pilotage des installations techniques.

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Parmi les technologies incontournables du bâtiment, on retrouve le BIM sous son volet exploitation, la Blockchain, ou encore l’intelligence artificielle. De quelle manière ces nouvelles technologies sont présentées sur le salon ?
G. L. – Le Mondial du Bâtiment ne peut évidemment pas échapper à cette tendance forte et qui se déploie de plus en plus. Nous consacrons donc de nombreux moments à ces thématiques, notamment dans le hall 6 où les visiteurs pourront tester les nouvelles solutions de digitalisation des chantiers proposées par Cobaty sur l’Espace Chantier du Futur. Avec, par exemple, des ateliers autour de la maquette BIM ou de l’utilisation du BIM sur les chantiers.

Les sujets d’innovation liés au bâtiment sont de plus en plus transversaux et nous constatons même des rapprochements entre le bâtiment et le véhicule électrique, par exemple. Le Mondial du Bâtiment mettra-t-il en avant ces convergences et de quelle manière ?
G. L. – Nous allons aborder ce sujet, à travers l’expérience visiteurs puisqu’Overkiz présentera dans le hall 6 une animation permettant de se projeter dans un futur proche où maison et véhicule seront interconnectés. Le programme des conférences abordera également ce sujet.

De manière générale, vous prenez le pouls du secteur depuis quelques années. Comment percevez-vous la santé et la vigueur du bâtiment cette année ?
G. L. – Cette année est un moment charnière, car tous les acteurs sont en train de commencer leur propre transformation : numérique, productivité, rénovation, carbone.

Quelle est selon vous la mission du salon pour ses visiteurs ? Quels souvenirs souhaitez-vous qu’ils gardent une fois le salon terminé ?
G. L. – Le salon doit permettre aux visiteurs de se faire une image à 360° des enjeux et de l’avenir du secteur. Nous souhaitons qu’ils en gardent une image positive à la fois de leur profession et de leur mission.

Comme nous l’évoquions tout à l’heure, vous avez lancé depuis deux ans l’initiative Construction Tech, qui vit en dehors du Mondial du Bâtiment. Quel est l’objectif d’une telle initiative ?
G. L. – Avec le lancement de Construction Tech, le Mondial du Bâtiment a pris une nouvelle dimension animée par l’ambition de porter les enjeux et la voix de la filière entre deux éditions du Mondial. Grâce à ces actions, les marques Interclima, Idéobain et Batimat continuent de valoriser toute l’année les savoir-faire et les innovations des filières auprès de tous les professionnels.

De quelle manière le Mondial du Bâtiment veut continuer à être un vecteur de diffusion des innovations et des nouveautés du secteur en dehors des quelques jours du salon ?
G. L. – Grâce à toutes les actions que nous avons mises en place dès 2018 et qui continueront à se déployer : Construction Tech évidemment, avec son observatoire, ses challenges et son annuaire digital. Mais aussi Batiradio qui relaie toutes les informations, innovations et tendances du bâtiment. Et la démarche Regard sur l’Architecture que nous avons lancée à la Biennale de Venise en 2016, et qui observe et rend compte de l’évolution de l’architecture à travers des reportages, des tables rondes et un ouvrage.

Vers quel modèle vous orientez-vous pour les prochaines éditions ?
G. L. – Nous continuons à renforcer les marques de chacun des salons, de façon à pouvoir animer de manière spécifique les différentes filières techniques tout au long de l’année.

Vous êtes à la tête du salon depuis maintenant cinq ans. Comment organise-t-on un événement aussi important en volume et aussi large en sujets ?
G. L. – C’est un travail d’immersion dans les marchés et de coconstruction avec les parties prenantes et les partenaires.

À titre personnel, quel aspect vous a rendu le plus fier dans l’organisation de cette édition ?
G. L. – Le développement de deux secteurs, Construction Tech et Hors-Site, qui sont des points forts futurs du secteur.

Quels seront les axes de développement pour la prochaine édition ?
G. L. – Je vous donne rendez-vous vendredi 8 novembre sur le Mondial du Bâtiment, pour en savoir plus !

Propos recueillis par Alexandre Arène

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