Rails de lumière à l’hôtel Courtyard Marriott

hôtel Courtyard Marriott
© Anthony Perrot, Maîtrise d’ouvrage : AXA Investment Managers/ Real Assets – Maîtrise d’ouvrage déléguée : Pitch Promotion SNC – Maîtrise d’œuvre : Studios Architecture – Paysagiste : TUP – Conception lumière : 8’18’’ : François Migeon et Eva Corugedo (chef de projet) – Solution éclairage : Rail extérieur : FlexLedLight, Intérieur : Exenia, iGuzzini, Modular Optyled, Selux, Xal Installateur Eiffage Energie IdF

Conçue par l’architecte Roger Gonthier, Grand Prix de Rome 1938, à l’origine pour abriter un hôtel, cette tour de 19 étages fut construite en 1974 mais accueillit des bureaux jusqu’à sa rénovation achevée en 2018. Studios Architecture, chargé de sa transformation, a fait appel à 8’18’’ pour la mise en lumière de ses façades et des espaces publics de l’hôtel.

L’hôtel Courtyard Marriott, lauréat du Grand Prix SIMI hôtel 2018, situé à Paris, à proximité de la gare de Lyon, a ouvert ses portes à l’automne 2018. L’établissement propose 249 chambres, un bar, un restaurant, un espace fitness, un centre de conférence et un parking. Studios Architecture a missionné 8’18’’ pour la mise en lumière extérieure du bâtiment ainsi que les espaces intérieurs accessibles au public, au rez-de-chaussée et au premier étage (hormis les chambres).

La rénovation de la tour s’inscrit dans un contexte d’urbanisation du quartier qui associe des constructions d’immeubles de logements sociaux, intermédiaires et libres, à des bâtiments tertiaires dédiés aux bureaux. « Notre conception lumière s’est appuyée sur le graphisme des lignes apposées sur les façades qui rappellent les voies de chemin de fer proches. Une filière aluminium reprenant le principe du “rail” a été développée et nous a servi de support pour illuminer la tour, explique François Migeon, concepteur lumière, 8’18’’. Ce qui n’était pas sans causer quelque inquiétude au maître d’ouvrage qui craignait la création de lumière intrusive dans les chambres. Dès les premiers rendez-vous, nous le rassurons en lui garantissant qu’aucune fuite de lumière ne viendra gêner les occupants de l’hôtel. »

© FlexLedLight

Du dessin au design
C’est ainsi que les concepteurs lumière, partant du dessin des architectes, ont élaboré la structure du rail afin que la lumière ne soit visible que d’un seul côté, dans le respect du cahier des charges de la maîtrise d’ouvrage. Second défi : obtenir un éclairage parfaitement homogène de manière à ce que le regard n’en perçoive absolument pas la provenance. « L’objectif consistait à développer un rail lumineux sur son ensemble, symétrique, qui ne laisse pas voir la source, donc avec une lumière indirecte ou réfléchie dans le profil aluminium, précise François Migeon. Ajouté à cela, le passage des câbles devait alimenter en façade, tous les 2,50 m, les rails de manière simple en tenant compte des futures opérations de maintenance. » Ainsi, il a été décidé de créer des lignes continues de LED, de 2,85 m de long, avec des LED à intervalles de 5 cm, ce qui a permis de rapprocher les points lumineux afin d’éviter les marques de rupture, sachant que l’ensemble des éléments de connexion devait être intégré dans le rail, tandis que les transformateurs et drivers se trouvaient à l’intérieur du bâtiment. Afin que les terminaisons ne s’interrompent pas de façon abrupte, l’intensité lumineuse décroît doucement aux extrémités des rails.
Les séquences mettent en scène des mouvements de lumière de deux minutes environ programmés tous les quarts d’heure. À l’allumage, l’éclairage monte à 60 % côté chaussée et 20 % côté immeuble d’habitation. Trois niveaux d’intensité de plus en plus faibles ont été définis : jusqu’à 23 h, de 23 h à minuit et de minuit à 1 h du matin, heure d’extinction.

© Anthony Perrot

Un chemin tout tracé
L’agence de conception lumière a repris le même graphisme rectiligne à l’intérieur de l’hôtel : dans le hall avec une ligne lumineuse qui court le long du mur végétal jusqu’au premier étage. L’éclairage du vaste palier est assuré par des projecteurs dotés de températures de couleur qui varient de 3 000 K à 6 000 K, au rythme de la journée.
Des gorges lumineuses disposées au plus près des plantes complètent l’ensemble. Le large tunnel traversant offre au rez-de-chaussée des parois recouvertes de dessins géométriques qui se croisent et se superposent.
Derrière cet entrelacs métallique et en partie basse, un système d’éclairage est disposé sur toute la longueur du passage, mettant en œuvre des LED d’un blanc chaud, de 2 700 K. En complément, des downlights très basse luminance intégrés au plafond assurent un guidage visuel central. Le bar, quant à lui, offre différentes ambiances selon l’espace où l’on se trouve : une grande verrière laisse passer la lumière naturelle qui vient jouer avec les panneaux d’une œuvre artistique signée Étienne Rey, tandis que des projecteurs orientables, associés à une ligne diffusante, éclairent la partie basse de la salle de restaurant. La nuit, des projecteurs orientés sur les panneaux suspendus prennent le relais de la lumière du jour dans l’espace situé sous la verrière.

Retrouvez notre entretien avec George Berne et François Migeon de l’agence 8’18 » ici.

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