LightingEurope : la valeur de l’éclairage

Lionel Brunet, président de LightingEurope
© DR, Lionel Brunet Président de LightingEurope – President of LightingEurope

LightingEurope promeut des règles simples et se concentre sur l’amélioration de leur application. Trois points importants font les priorités de l’organisme européen : relancer la rénovation, faire appliquer les règlements européens et poursuivre les actions de développement durable.

LightingEurope promotes simple rules and focuses on improving their application. Three current priorities: relaunching renovation, enforcing European regulations and pursuing sustainability actions. (article in English after the French version)

Lumières : Qu’est-ce qui est au cœur de l’actualité de LightingEurope ?
Lionel Brunet : Le 5 décembre dernier, le Journal officiel de l’Union européenne a publié deux nouveaux règlements, établissant des exigences d’écoconception pour les sources lumineuses et les appareillages d’alimentation et de commande, et mettant à jour l’étiquetage énergétique. Il s’agit d’une actualité très forte car les derniers règlements dataient de 2012. Ce document se concentre sur les composants du luminaire. En simultané, LightingEurope a publié deux guides qui expliquent ces réglementations afin que tout un chacun puisse les comprendre, et les appliquer surtout. Ils s’adressent à l’ensemble des parties prenantes, c’est-à-dire les metteurs sur le marché (importateurs et distributeurs), mais aussi les autorités de surveillance. Il est essentiel que nous parlions tous le même langage et que les choses soient nommées de la même manière ; en tant qu’acteurs économiques, nous sommes sensibles au fait que les règles concurrentielles soient les mêmes pour tout le monde, qu’elles soient comprises et appliquées ; nos entreprises particulièrement impliquées attendent un juste retour de leurs investissements.

Quelles sont aujourd’hui les priorités de LightingEurope ?
Relancer la rénovation de l’éclairage en LED. Tous les États membres n’ont pas fait les mêmes efforts et la Commission européenne espère qu’en 2030, 80 % (aujourd’hui entre 10 et 30 % selon les secteurs) du parc installé sera en LED et que le rythme d’économies suivra le rythme d’investissement dans la rénovation de l’éclairage. Aujourd’hui, l’offre est proche de 100 % LED dans les applications professionnelles. Cet effort ne demande pas de réduction des usages mais au contraire passe par une amélioration du confort et du bien-être. L’éclairage est associé à beaucoup de choses : la biodiversité, la connectivité, les nuisances lumineuses, l’économie circulaire, mais doit-on rappeler qu’il sert avant tout à éclairer les individus avec des conditions de vie qui les exposent de moins en moins au soleil, et que l’éclairage devient critique ? Il est primordial que la promesse faite par la LED soit tenue dans le temps par le metteur sur le marché et que les moutons noirs soient chassés de la bergerie afin de ne pas polluer l’image de la LED. Tout le monde est capable de respecter cette réglementation européenne. Nous avons besoin d’une surveillance du marché mais elle est dérisoire aujourd’hui tant aux niveaux européen que nationaux et insuffisante par rapport à l’ambition affichée par les acteurs européens, comme l’a souligné le rapport publié le 15 janvier 2020 par la Cour des comptes européenne à propos de l’application de ces règlements. Après la phase de négociation des règlements, notre priorité est donc leur application et l’un de nos groupes de travail à LightingEurope est affecté à cette tâche.

“En tant qu’acteurs économiques,
nous sommes sensibles au fait que
les règles concurrentielles soient les
mêmes pour tout le monde.”

Il est de nouveau beaucoup question de développement durable. Quelles actions LightingEurope a mises en place à ce sujet ?
Le secteur de l’éclairage a complètement changé son business model et son outil industriel pour mettre au point des luminaires qui satisfont les exigences de développement durable. En 40 ans, on a réduit de 98 % le volume de mercure dans les sources lumineuses. Aujourd’hui, nous collectons et recyclons plus des 2/3 des lampes mises sur le marché en Europe, 20 ou 30 % pour les luminaires. On augmente considérablement la longueur de la boucle de l’économie circulaire en multipliant la durée de vie par 10. On a réduit fortement l’impact environnemental de la phase d’usage en divisant par 10 la consommation électrique, avec la LED qui permet aussi de choisir sa lumière ici et maintenant. En matière de démontabilité et de réparabilité, on a privilégié jusqu’à maintenant pour les applications professionnelles tout ce qui permet d’assurer la plus longue durée de vie aux composants électroniques associés à la LED, en les protégeant des agressions extérieures (poussière, eau, température) dans des environnements plutôt agressifs. Notre industrie est en effet pionnière en affichant la durée de vie de nos produits et ce, depuis 2009. Mais ce développement durable doit l’être aussi pour nos entreprises ; elles doivent être vivantes pour continuer à être capables d’offrir des emplois locaux et des solutions de confort et de bien-être aux consommateurs, tout en continuant à innover avec des produits encore fabriqués en Europe.
Lionel Brunet est délégué général du Syndicat de l’Éclairage depuis 2013, et a mené une longue carrière internationale dans l’industrie chimique et mécanique, ainsi que dans une association professionnelle mondiale.
www.lightingeurope.org

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LightingEurope: delivering lighting value

Lumières : What is the current focus of LightingEurope?
Lionel Brunet : On the 5th of December 2019, the Official Journal of the European Union published two new regulations, establishing ecodesign requirements for light sources and separate control gears and updating energy labelling. This is very important information because the last regulations were published in 2012. This document focuses on luminaire components. Simultaneously, LightingEurope published two guides that explain these regulations so that everyone can understand them and, above all, apply them. They are aimed at all stakeholders, i.e., those who place luminaires on the market (importers and distributors) as well as the supervisory authorities. It is essential that we all speak the same language and that things are called by the same names. As economic players, we appreciate the fact that the competitive rules are the same for everyone, and that they are understood and applied. Our companies that are particularly involved expect a fair return on their investments.

What are LightingEurope’s priorities today?
Relaunching the renovation of LED lighting. Not all EU Member States have made the same efforts, and the European Commission expects that by 2030, 80 per cent (today between 10 to 30 per cent, depending on the sector) of the installed base will be LEDs, and that the rate of savings will keep pace with the rate of investment in lighting renovation. Today the global offer of lighting products is close to 100 per cent LEDs in professional applications. This effort does not require a reduction in use but, on the contrary, results in improved comfort and well-being. Lighting is associated with many things — biodiversity, connectivity, light pollution, circular economy — but we mustn’t forget that its purpose is, above all, to illuminate individuals whose living conditions expose them less and less to the sun, so lighting becomes critical. It is essential that LED keeps its promises over time, and that the black sheep be chased away from the sheepfold so as not to pollute the image of LEDs. Everybody can respect this European regulation. We need market oversight, but it is derisory today at both European and national levels and insufficient in relation to the ambition displayed by European players, as highlighted in the report published on the 15th of January 2020 by the European Court of Auditors on the application of these regulations. After the negotiation phase of the regulations, our priority will be better enforcement, and one of our LightingEurope working groups is assigned to this task.

“As economic players, we appreciate
the fact that the competitive rules are
the same for everyone, and that they
are understood and applied.”

Sustainability is yet again an important subject. What actions has LightingEurope taken in this regard?
The lighting sector has completely changed its business model and its industrial tool to develop luminaires that meet the requirements of sustainability. In 40 years, the volume of mercury in light sources has been reduced by 98 per cent. Today we collect and recycle more than two-thirds of the lamps put on the European market, 20 to 30 per cent for luminaires. We are increasing considerably the length of the circular economy loop by multiplying the lifetime of products by 10. The environmental impact of the use phase has been greatly reduced by dividing energy consumption by 10, thanks to LED, which also makes it possible to choose light when and where it’s needed. In terms of “disassembability” and repairability, for professional applications we have so far favoured everything that ensures the longest possible life for the electronic components associated with LED, protecting them from external aggressions (dust, water, temperature) in rather aggressive environments. Since 2009 our industry has indeed been a pioneer in displaying the lifetime of our products. But our companies must also be sustainable. They must remain alive and well so they can keep on offering local jobs and solutions for consumers’ comfort and well-being while continuing to innovate with products that are still manufactured in Europe.

 

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