Décret BACS et dispositif éco-énergie tertiaire pour les hôtels, l’éclairage du Gimélec

Delphine Eyraud Galant, Déléguée en charge du Comité Smart Up Bâtiments, GIMELEC et Joël Vormus, Directeur des Affaires publiques, GIMELEC.

Bâtiments tertiaires comme les autres, les hôtels sont aujourd’hui soumis à une double obligation de digitalisation et d’amélioration de leur performance énergétique au travers du décret BACS et du dispositif éco-énergie tertiaire. Delphine Eyraud Galant et Joël Vormus reviennent sur les obligations et opportunités de ces deux décrets pour les hôtels.

Quelles sont les dispositions prévues par le décret BACS et le décret tertiaire pour la performance énergétique des hôtels ?
Joël Vormus – Les deux textes visent le même objectif : économiser l’énergie. Le décret BACS exprime une obligation de moyens et s’inscrit dans les pas du décret tertiaire, qui fixe des objectifs chiffrés d’économies d’énergie pour 2030, 2040 et 2050. Sauf cas exceptionnel, les hôtels concernés par le décret BACS le seront également par le décret tertiaire. Il est important de souligner que, de par son coût d’installation et son potentiel d’économies d’énergie, le déploiement d’un BACS s’avère rapidement rentable pour bien des typologies de bâtiments avec un TRI moyen de 5,4 ans. Le respect de ces décrets constitue donc un bon investissement pour les propriétaires d’hôtels.

Comment le propriétaire d’hôtel doit-il définir le niveau d’équipement visé par son projet de rénovation ?
Joël Vormus – Il doit d’abord considérer le BACS comme l’un des éléments centraux de son projet : on observe trop souvent la « dilution » de la GTB parmi les différents lots techniques alors qu’elle devrait en bénéficier d’un en propre ! Il ne doit ensuite pas hésiter à se rapprocher des industriels : l’offre de GTB est très diverse à l’image de la multitude de typologies de bâtiments. D’un point de vue énergétique, la norme EN 15232 classe sur une échelle de A à D les BACS selon leur niveau de performance. On estime qu’un BACS de classe C « standard » peut répondre aux exigences du décret BACS. Mais il ne faut pas perdre de vue les exigences du décret tertiaire : installer un BACS de classe B « avancé », voire A « à fort rendement énergétique » paraît beaucoup plus judicieux pour tenir les objectifs d’économies d’énergie de 2040 ou 2050 ! La prise en compte par les BACS les plus performants des usages en temps réel dans le bâtiment renforce nettement leur potentiel d’économie d’énergie. Souvent pour un surcoût à l’investissement qui se gomme dans la durée, compte tenu des économies d’énergie réalisées.

Quelles opportunités offrent ces solutions pour améliorer la performance opérationnelle des bâtiments ?
Delphine Eyraud Galant – La brique technologique que constitue un BACS offre de nombreux autres services que celui du pilotage énergétique : sécurisation des locaux, gestion et optimisation des espaces, confort, aspects sanitaires par exemple au travers de la gestion des flux de personnes, qualité de l’air. Ce deuxième effet bénéfique est une réelle motivation à investir ! Embarquer le pilotage numérique lors d’un projet de rénovation permettra de rendre l’hôtel performant énergétiquement et d’accroître sa valeur ajoutée d’usage par un meilleur service aux occupants et une plus grande facilité d’exploitation. C’est aussi le préparer aux grandes évolutions à venir : recharge de la mobilité électrique, autoconsommation d’énergies renouvelables, stockage, monitoring avancé.

Quelles sont les clés d’un bon déploiement de ces solutions de pilotage à haute valeur ajoutée ?
Delphine Eyraud Galant – Leur bon déploiement requiert un certain nombre de bonnes pratiques organisationnelles pour assurer la plus grande efficacité des projets dans la durée. Il s’agit par exemple de la désignation d’un chef d’orchestre de l’ensemble du projet pour garantir la bonne coordination entre les équipes, de l’organisation d’un commissionnement de qualité ou de la mise en œuvre d’un système d’information énergétique (SIE) pour exploiter le bâtiment efficacement dans le temps. Le GIMELEC œuvre avec ses partenaires de la filière pour apporter de la pédagogie sur le pilotage des bâtiments tertiaires et mettre à la disposition des acteurs de la rénovation les bons outils et référentiels.

Décret tertiaire Décret BACS
Bâtiments tertiaires concernés Bâtiment existant dont la surface est supérieure à 1 000 m2 Bâtiment existant ou neuf dont la puissance nominale du système de chauffage, climatisation, ventilation est supérieure à 290 kW
Obligations Atteindre des objectifs d’économies d’énergie fixés pour 2030, 2040 et 2050 Équiper les bâtiments assujettis de systèmes BACS d’ici à 2025 et y raccorder l’ensemble des systèmes techniques
Condition financière de dérogation aux obligations Temps de retour sur investissement supérieur à 6 ans Temps de retour sur investissement supérieur à 6 ans

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