3 questions à Pascal Marchand, président du groupe Erard, et Frédéric Bettega, directeur général du Groupe

L’année 2022 arrive à son terme, quel en est le bilan ? Pascal Marchand – Aujourd’hui, nous connaissons une croissance de 15 % par rapport au chiffre d’affaires de 2021 et nous estimons que la fin d’année se terminera sur cette progression. Néanmoins, notre marge est moins importante, notamment à cause de la hausse de certaines matières premières […]

L’année 2022 arrive à son terme, quel en est le bilan ?

Pascal Marchand – Aujourd’hui, nous connaissons une croissance de 15 % par rapport au chiffre d’affaires de 2021 et nous estimons que la fin d’année se terminera sur cette progression. Néanmoins, notre marge est moins importante, notamment à cause de la hausse de certaines matières premières et du coût de l’énergie.

Le marché grand public a beaucoup souffert lors du 1er semestre 2022 en termes de ventes de télé : -15 % en volume. En 2021, ce fut l’inverse. Nous avons connu un 1er semestre très fort et un mauvais 2e semestre. Nous nous attendons à un atterrissage à plus ou moins 4 millions d’unités.

Nous sommes confiants pour le dernier trimestre, car l’approche du Black Friday, de la Coupe du monde de football et de Noël va donner un regain d’énergie aux ventes, aussi bien pour les distributeurs que pour les réseaux intermédiaires.

 

Quelles sont vos projections pour 2023 ?

Usines de fabrication

Pascal Marchand – Il faut savoir que 65 % des fabrications de l’usine de Chavanoz sont destinées à des « tiers », dans le cadre d’activités de sous-traitance (codéveloppement et production). Ce sont des fabrications de pièces de tôlerie, en acier ou en inox. Les activités liées à la connectique sont situées en Vendée, à Fontenay-le-Comte. Le site est un véritable centre d’expertise, avec un laboratoire de test, une unité de fabrication de cordons sur mesure et un atelier de conditionnement.

Bâtiments tertiaires

Pascal Marchand – Grâce aux distributeurs, nous avons constaté que les installateurs et électriciens qui avaient un bon portefeuille d’activité continuent à avoir de beaux projets. En revanche, tous les professionnels du secteur se posent des questions concernant les mises en chantier futures de 2023-2024. Le marché se segmente et les écarts s’accroissent entre ceux qui ont su adapter leurs offres d’installation et de service dits « connectés » et ceux qui ne l’ont pas fait. Depuis le Covid, on constate que les huddle rooms et les équipements de visioconférence ont le vent en poupe.

Grand public

Frédéric Bettega – Les Français sont contraints et/ou ont choisi de moins consommer. Ce qui ne va pas dans le sens de la demande. En revanche, certaines évolutions d’habitudes professionnelles sont à notre avantage, comme le télétravail, qui favorise l’achat de supports et de connectique. Nous sentons qu’il y a des opportunités et nous avons fait évoluer notre offre en ce sens.

 

Quelles sont vos nouveautés selon les gammes ?

Frédéric Bettega – Pour la partie « meubles et supports », le marché se scinde clairement en deux. D’un côté, nous retrouvons les télés d’entrée de gamme avec les LCD classiques. Et de l’autre, les télés à technologie avancée avec les Qled de Samsung, les Oled de LG, les Mini Led, etc. La mise en valeur de ces très beaux écrans est un axe important de création de valeur. Nous proposons d’ailleurs un accompagnement des professionnels avec des produits spécifiquement adaptés à ce segment de marché.

Pour la connectique, nous mettons l’accent sur les cordons AOC (Active Optical Cable) qui sont des cordons hybrides combinant cuivre (pour les fonctionnalités de type alimentation, CEC…) et fibre optique (pour le transfert des flux audio-vidéo et des datas). Ils permettent de transmettre des signaux de très haute résolution sur de grandes longueurs.

À noter aussi la confirmation de la demande en produits USBC multi-usages (charge, synchronisation et vidéo). La nouvelle version USB4 permet d’atteindre un débit de transfert de données de 40 Gbit/s avec des puissances de 100 W et bientôt 240 W. L’acheteur final se perd car les produits diffèrent selon les usages. Nous avons un devoir de clarification et de pédagogie, ce que nous faisons à travers nos packagings.

Le marché de la connectique professionnelle reste porteur. Le besoin de conversion des signaux chez les professionnels est très important. Et les parcs sont très hétérogènes avec des sources et des displays qui intègrent des protocoles différents.

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