D’un bac pro à la licence pro P2EB

Eric Curtit

Sur un coup de tête, Éric Curtit quitte, au bout de 10 ans de bons et loyaux services, son job de technicien en génie climatique et entreprend la licence professionnelle « Métiers du BTP : performance énergétique et environnementale des bâtiments (P2EB) » de l’université de Caen. Le début d’une aventure qui le mènera jusqu’à l’enseignement.

Ou l’histoire atypique d’un diplômé hors normes qui a toujours eu soif de savoir et de transmission !

 

« Je n’aurais jamais cru pouvoir un jour obtenir une licence alors que je n’avais qu’un bac pro. »

 

Éric Curtit, son bac pro comptabilité en poche, se dirige tout naturellement vers… la musique et devient prof de guitare. Étonnant ? Pas pour Éric qui n’a jamais aimé faire les choses comme les autres. La comptabilité n’a pas été un choix, plutôt un parcours imposé par le système. Durant quelques années, il enchaîne des emplois alimentaires tout en se formant en parallèle à l’informatique. Un grand groupe automobile lui donne sa chance et il intègre l’entreprise durant 6 ans comme technicien informatique.

Une envie d’ailleurs le pousse à déménager en Normandie et à y commencer une nouvelle vie. Mais sans diplôme informatique, il essuie de nombreux refus et ne trouve pas d’emploi à la hauteur des compétences acquises durant ses 6 années en tant que technicien informatique. Toujours animé d’un désir d’apprendre et de découvrir, il entame une formation en génie climatique qui sème dans un coin de sa tête la petite graine de l’envie d’être un jour formateur. Il intègre, à l’issue de la formation, une entreprise de chauffage en tant que technicien de maintenance en génie climatique. Il y restera 10 ans.

Mais sa soif d’apprendre et d’évoluer le titille toujours. Il prend contact avec une conseillère transition-pro et, sur ses conseils, se rend à la journée portes ouvertes de l’IUT Grand Ouest Normandie de l’université de Caen Normandie pour en savoir plus sur la licence professionnelle « Métiers du BTP : performance énergétique et environnementale des bâtiments (P2EB) ». Il est séduit par la formation mais ne se sent pas légitime de l’intégrer, n’ayant qu’un bac pro comptabilité. L’université le rassure, l’accompagne ; grâce à ses 10 ans comme technicien génie civil et à la VAPP (validation des acquis professionnels et personnels qui lui permet d’accéder à un parcours diplômant sans posséder le diplôme prérequis), il peut suivre la 3année de licence pro et obtenir le diplôme dans un secteur en plein boom et en pénurie de personnel qualifié. Tout s’accélère. En deux semaines, il donne sa démission pour reconversion professionnelle, présente sa VAPP et la décroche, obtient son statut de demandeur d’emploi, s’inscrit en licence pro P2EB, trouve une partie des financements de la formation grâce à son compte personnel de formation (CPF), subventionne l’autre partie sur ses fonds personnels et débute la formation.

Neuf mois durant lesquels il va travailler d’arrache-pied, s’impliquer, se révéler, partager, apprendre, se découvrir et même entraîner le groupe d’étudiants dans son énergie positive.

Il sort major de sa promotion et prouve à tous, et à lui-même, que la détermination et l’envie d’apprendre sont des forces qui déplacent les montagnes et décrochent les diplômes.

À peine son diplôme obtenu, il est sollicité par le bureau d’études où il a effectué son stage qui lui propose un job, tout comme de nombreuses autres entreprises. Mais il décline chacune des offres, car cette année de licence pro a fait germer la petite graine de l’envie d’enseigner qui était en sommeil depuis 10 ans.

Il fait des remplacements comme formateur et sait aussitôt que c’est ce qu’il veut faire : transmettre son savoir. Mais son année de licence lui a aussi montré qu’on ne s’improvise pas enseignant, qu’il lui manque des clés, de la pédagogie pour partager au mieux ses connaissances. Et toujours dans un souci d’excellence, de travail bien fait et de désir de savoir, il se lance à nouveau dans une formation de formateur, qu’il a terminé en octobre dernier.

Il garde de ses 9 mois de licence professionnelle une expérience qui transforme et marque une vie. Lui qui ne se serait jamais imaginé en licence a décroché une licence pro et va devenir à son tour formateur. La boucle est bouclée pour Éric, qui, au fond, a toujours puisé son épanouissement à la source du savoir.

 

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