A. Vomscheid, Phoenix Contact : « Les solutions ouvertes, multi-protocoles et indépendantes sont faites pour ce type de marché. »

Acteur majeur de la supervision industrielle, Phoenix Contact adapte ses solutions robustes prévues pour l’industrie aux besoins propres du bâtiment, permettant d’aller au-delà des réglementations. Alexandre Vomscheid revient sur les objectifs de réduction des consommations fixés par les pouvoirs publics et présente les nouveautés du fabricant.

Comment accueillez-vous la mise à jour du décret BACS, qui concerne aujourd’hui les bâtiments dotés de systèmes techniques d’une puissance totale de 70 kW ?
Alexandre Vomscheid –
Cela va augmenter la taille du marché, car les petits bâtiments devront s’équiper d’un système de supervision. Étant donné que le parc de petits bâtiments est bien plus important, plus simple et plus accessible, cela va permettre de booster encore plus l’activité de la filière du bâtiment intelligent (fabricant, distributeurs et intégrateurs). Par ailleurs, pour les petits bâtiments, il s’agit de plus petits budgets, donc des projets sans forcément d’appel d’offres marché public. Il s’agira d’appels d’offres restreints, voire de gré à gré, entre les gestionnaires et les intégrateurs.

Comment le marché s’organise-t-il pour répondre à l’ensemble des demandes et proposer des solutions de supervision adaptées aux caractéristiques de chaque bâtiment ?
A. V. –
Les solutions ouvertes, multi-protocoles et indépendantes sont justement faites pour ce type de marché. Cela permet de proposer des solutions techniques optimisées en fonction des caractéristiques de chaque bâtiment, tout en garantissant des installations de pointe en termes de matériel et de logiciels. Côté intégrateurs, l’essence même de ce métier est de proposer des solutions adaptées techniquement à l’environnement, à coût maîtrisé et avec un accompagnement par un interlocuteur unique.

Les économies d’énergie sont aujourd’hui le cheval de bataille du gouvernement, à travers l’acte 2 de son plan de sobriété énergétique. Quels sont les enjeux dans le bâtiment ?
A. V. –
En plus des actions les plus simples prônées par ce second acte, comme la fixation d’un minimum pour la climatisation à 26 °C ou le décalage d’une quinzaine de jours de l’allumage du chauffage, une mesure se démarque : fixer des objectifs de baisse des consommations. Cela implique la mise en place d’un système de mesure d’énergie complet, avec des compteurs communicants, afin que l’information soit collectée non plus une fois par mois, mais une fois par heure ou tous les quarts d’heure. Cette finesse dans le suivi des consommations d’énergie est un passage obligé pour réguler de manière optimale les principaux postes du bâtiment : le chauffage, la climatisation, la distribution d’air, les éclairages, etc. Ces objectifs de réduction des consommations doivent être ambitieux mais réalistes, car le plan de sobriété énergétique vise une réduction de 10 % des consommations d’ici fin 2024, puis 40 % d’ici 2050. Cet objectif est encore plus ambitieux pour les bâtiments tertiaires, avec une réduction des consommations de 40 % pour 2030 !

Pouvez-vous présenter vos nouveautés produits visant à réduire les consommations d’énergie au sein des bâtiments ?
A. V. –
Phoenix Contact a développé des solutions innovantes, performantes et simples à déployer, notamment pour la mesure d’énergie. À l’image de notre écosystème automate PLCnext, nous proposons une supervision basée sur des éléments open source. Ce nouveau cerveau, appelé Grafana, vient s’ajouter aux choix proposés jusqu’à présent. Celui-ci est à la fois rapide et simple à installer et il s’interface avec une base de données de l’énergie qui peut héberger une grande variété d’architectures : MySQL, SQL Serveur ou InfluxDB. Il simplifie la création et la gestion des tableaux de bord, des reportings et des alertes sur les consommations d’énergies. Cette volonté de simplicité et de rapidité de déploiement se retrouve aussi dans les équipements à installer dans les armoires, qu’il s’agisse de nos centrales de mesure de dernière génération, avec un large choix de bus de communication et des protocoles issus du monde informatique, pour déployer un système de mesure d’énergie sans la moindre passerelle ou automate.

Propos recueillis par Alexandre Arène

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