L’électrique et le numérique sont clés pour adapter les logements des seniors et leur permettre d’y vieillir sereinement , par Anne-Sophie Perrissin-Fabert, déléguée générale d’IGNES

Lorsqu’une personne perd en autonomie, son habitation où il faisait bon vivre peut devenir inadaptée, voire risquée. Les solutions électriques et numériques sont des réponses simples, concrètes et non stigmatisantes pour favoriser les gestes récurrents du quotidien, et améliorer significativement l’autonomie des seniors et des personnes fragiles.

Éligibles à MaPrimeAdapt’, le nouveau dispositif du gouvernement pour l’adaptation des logements des personnes âgées ou handicapées, elles devraient bénéficier d’une meilleure communication et ainsi être de plus en plus déployées pour contribuer au maintien d’une vie autonome et épanouissante.

Si, progressivement, les solutions électriques et numériques se sont développées dans les résidences seniors pour une qualité améliorée des logements et des services, c’est au virage « domiciliaire » ou encore d’« Ehpad hors les murs » que la filière – fabricant, distributeur, installeur – doit s’atteler. Le vieillissement de la population est un enjeu primordial des années à venir. Et ce d’autant plus que nos aînés sont une immense majorité à faire le vœu de vieillir à domicile (92 % des Français, selon un sondage Harris Interactive de novembre 2022 pour l’Observatoire Cetelem).

Le nombre de séniors âgées de 75 à 84 ans va augmenter de 50 % entre 2020 et 2030 et atteindre 6,1 millions de personnes. Un potentiel client auquel il convient d’ajouter les 15 millions d’aidants familiaux, soit 1 Français sur 5 dont 70 % sont des actifs (BVA – février 2023) qui sont en quête de solutions pour les soulager dans leur noble mission.

Les solutions électriques et numériques commercialisées par nos adhérents sont éprouvées.

À titre d’exemple, l’installation d’un chemin lumineux, qui s’allume automatiquement pour guider la nuit une personne en toute sécurité, permet de réduire le risque de chute, tandis que l’installation de volets roulants électriques et de serrures connectées simplifie les gestes de fermeture/ouverture, y compris sans se déplacer, tout en renforçant la sécurité du logement. La commande vocale, lumineuse ou centralisée représente autant de possibilités pour s’adapter aux fragilités des individus et à la diversité des logements. En plus de contribuer au maintien d’une vie autonome et épanouissante, ces solutions jouent un rôle crucial dans la vie des aidants familiaux, en alertant en cas de situations critiques telles que fuites de gaz, consommation anormale d’eau, chaleur excessive ou absence prolongée d’activité. Conçus selon un design prévu pour tous, ces aménagements offrent plus de confort et de sécurité et valorisent le patrimoine des propriétaires en lui conférant une réelle plus-value car ils sont utiles à tout âge de la vie.

Il est regrettable qu’un grand nombre de ces solutions soient encore trop méconnues du grand public et installées en curatif (après un incident) plutôt qu’en préventif. La pédagogie autour de ces équipements revêt alors une importance cruciale, car ils ont le potentiel d’améliorer significativement la qualité de vie des individus, quels que soient leur âge, leur état de santé et leur lieu de vie. Issu d’une promesse de campagne du président de la République, le nouveau dispositif MaPrimeAdapt’ devrait permettre aux logements d’un plus grand nombre de seniors d’être mieux adaptés.

Pour être éligibles, les travaux devront obligatoirement être recommandés par un accompagnateur de travaux, qualifié par l’ANAH, appelé « assistant à maîtrise d’ouvrage », qui aura réalisé un diagnostic des besoins de travaux au regard des fragilités de la personne, en ayant notamment recours à des ergothérapeutes si nécessaire.

Parce que nous sommes convaincus que pour chaque fragilité il existe une solution, mobilisons-nous pour donner aux équipements électriques et numériques la place qui est la leur au côté des traditionnels travaux d’adaptation liés à la douche ou encore à l’accessibilité du logement !

Par Anne-Sophie Perrissin-Fabert, déléguée générale d’IGNES

Retrouvez l’analyse page 27 (J3e février 2024) :

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