Les solutions pour coupler IRVE, production photovoltaïque et stockage d’électricité

Les stations IRVE incluent de plus en plus des bornes rapides alimentées par des ombrières photovoltaïques. © WAGO

Des infrastructures de recharge des véhicules électriques (IRVE) continuent à s’installer dans le résidentiel, mais aussi sur les sites industriels et commerciaux, avec une montée en puissance liée au développement de la recharge rapide. Parallèlement, les installations de production d’électricité photovoltaïque se développent sur tous ces sites. Il est possible de mieux utiliser cette énergie avec des solutions de stockage mais aussi de gestion et de régulation.

Les baromètres publiés par l’Avere sont toujours très bons. À fin août 2025, la France comptait 179 876 points de charge ouverts au public, soit + 20 % sur un an. Comme le confirme Clément Molizon, délégué général de l’Avere-France, « en septembre 2025, la France a continué d’étendre son réseau de recharge pour véhicules électriques. Le troisième trimestre a été le plus prolifique de l’année avec 10 317 installations. Depuis le début de l’année, ce sont plus de 25 000 nouveaux points de recharge formant 5 198 stations de recharge qui ont été déployés sur le territoire. Les taux de disponibilité (92 %) et d’accès immédiat à la recharge (95 %) restent stables ».

On notera que : les commerces représentent 45 % du nombre de points de charge, devant les parkings (28 %) et la voirie (16 %), et que 20 % de ces bornes sont des bornes de recharge rapide DC > 50 kW. À ces bornes accessibles au public, il faut ajouter, selon les décomptes d’Enedis, plus de 1,3 million de points de charge dans le résidentiel et plus de 900 000 sur les parkings privés des entreprises pour la recharge des véhicules du personnel ou de l’entreprise.

Comme l’explique Ion Leahu-Aluas, CEO de Driveco, « la mobilité électrique fait désormais partie de la réalité du quotidien des automobilistes. Le dernier baromètre Driveco–Toluna-Harris Interactive 2025 en témoigne : 98 % des conducteurs de véhicules électriques se déclarent satisfaits de leur véhicule. Ce taux illustre à quel point l’électrique est désormais perçu comme une solution fiable et désirable. Mais derrière cette satisfaction se cachent des attentes de plus en plus précises. L’utilisateur n’attend plus seulement une borne disponible : il veut une recharge fluide, rapide et simple. D’après cette même étude, 82 % des conducteurs sont satisfaits du réseau public, un chiffre particulièrement élevé. Autre donnée marquante : en matière de recharge publique, plus d’un Français sur deux (54 %) privilégie désormais les bornes rapides (entre 50 et 150 kW). La performance devient le nouveau standard. Et surtout, la recharge s’intègre à tous les usages : 72 % des conducteurs utilisent leur véhicule électrique pour partir en week-end ou en vacances. L’électromobilité n’est plus cantonnée à la ville, elle accompagne désormais tous les trajets, de plus en plus longs ».

Ces bornes de recharge doivent s’insérer dans un paysage énergétique en constante évolution : augmentation des coûts de l’électricité avec des tarifs qui, dans certains cas, peuvent fluctuer dans le temps, besoin de non-dépassement de la puissance souscrite auprès du distributeur d’énergie, développement de productions locales d’énergie photovoltaïque (ombrières ou toitures de bâtiment) intermittente générant un intérêt pour le stockage de cette énergie, adaptation des recharges des véhicules à ces contraintes, en ayant toujours comme objectif une amélioration des coûts et de l’efficacité énergétique.

L’infrastructure doit également permettre une charge quotidienne et pour plusieurs heures, et cela, sans impacter le fonctionnement des autres équipements reliés à la même installation de distribution électrique.

Diversification et montée en puissance des bornes de recharge
Les bornes AC (de 3 à 22 kW) restent très adaptées aux installations en résidentiel individuel et collectif ainsi que pour les parkings des bâtiments tertiaires (entreprises, bureaux, zones commerciales), mais les bornes DC montent en puissance pour assurer une recharge plus rapide et cela va toucher des sites commerciaux, des sites de logistiques ou les stations d’autoroutes.

Parking de zone commerciale équipé de bornes de recharge. © Driveco

Les chiffres du baromètre Driveco 2025 le confirment : 54 % des conducteurs de véhicules électriques préfèrent les bornes rapides. Pour un centre commercial, un hôtel, une grande surface, c’est la garantie de capter cette clientèle mobile, exigeante et fidèle. L’installation de stations rapides et ultrarapides n’est plus seulement un service additionnel, c’est un levier de valorisation du foncier commercial à part entière.

Comme le note Ion Leahu-Aluas, « entre le début de 2023 et la fin de 2025, la proportion de bornes de recharge rapide (puissance supérieure à 50 kW) en Europe a connu une croissance très nette, reflet de l’accélération du déploiement des infrastructures pour véhicules électriques. Ce pourcentage est passé d’environ 7 % début 2023 à près de 11 % fin 2025 sur l’ensemble du continent, ce qui représente une augmentation d’environ 57 % en pourcentage relatif sur deux ans. Le règlement AFIR, entré en vigueur en 2024, marque d’ailleurs cette bascule. Il impose une borne d’au moins 150 kW tous les 60 km sur les grands axes, pour garantir une recharge rapide et homogène à l’échelle du continent. La dynamique est désormais européenne : l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Suède conditionnent déjà leurs aides à la puissance installée plutôt qu’au nombre de bornes. Une orientation que la France gagnerait à suivre. Le message est clair : après la densification vient l’ère de la vitesse de recharge. Et Driveco s’y inscrit pleinement en accélérant le déploiement de ses stations rapides et ultrarapides sur tout le territoire ».

Des solutions IRVE de plus en plus puissantes et diversifiées
Les bornes DC en courant continu sont de plus en plus nombreuses et leur puissance dépasse désormais plusieurs centaines de kilowatts pour recharger des voitures, mais aussi des bus et camions électriques dont le parc se développe.

Borne Terra HP 350 kW d’ABB. © ABB

ABB E-mobility propose ses gammes Terra DC (de 20 à 180 kW), les chargeurs modulaires Terra HP GEN III de 175 à 350 kW pour les axes autoroutiers et les parcs de véhicules électriques, avec une large gamme de tensions de 150 à 929 V DC et la possibilité de charger simultanément deux véhicules à 175 kW et 375 A.

Pour une recharge plus rapide, la Terra 360 (360 kW) peut charger 4 véhicules en même temps, être utilisée pour charger des véhicules particuliers et des véhicules commerciaux, et supporte les principales normes de charge, CCS-1, CCS-2, CHAdeMO, AC Type-2.

Pour la charge des bus et camions électriques, ABB dispose de solutions HVC conformes aux standards CCS et OCPP.

Borne satellite StarCharge 720 de Schneider Electric. © Schneider Electric

Schneider Electric a ajouté à ses gammes AC Schneider Charge (3,7 à 22 kW) pour le résidentiel individuel, Schneider Charge Pro (3,7 à 22 kW) pour les copropriétés, une gamme de bornes DC, Schneider StarCharge Fast. Ces bornes vont de 60 à 720 kW, avec des puissances modulables.

 

Unité de puissance StarCharge 720 kW de Schneider Electric pouvant alimenter jusqu’à 6 satellites, soit 12 points de charge. © Schneider Electric

La station StarCharge 720 se compose d’unités de puissance de 360 kW extensible à 480 kW par pas de 30 kW, et de 480 kW extensible à 720 kW par pas de 40 kW, associées à des satellites pouvant se trouver jusqu’à 80 m des unités de puissance.

 

La gestion dynamique de l’énergie de plusieurs unités de puissance sur un même site peut se faire via le gestionnaire de charge EcoStruxure EV Charging Expert.

Bornes SICHARGE FLEX de Siemens. © Siemens

Siemens a annoncé à Busworld 2025, à Bruxelles, le lancement de Siemens SICHARGE FLEX. Le produit sera disponible à l’achat en 2026. Une armoire électrique centrale alimente dynamiquement jusqu’à six distributeurs – placés jusqu’à 300 mètres – pour une flexibilité maximale de l’agencement. Compatible à la fois avec CCS et MCS, le système répartit l’énergie de manière entièrement dynamique, en fonction de la demande réelle des véhicules, permettant des temps d’arrêt courts et une utilisation efficace du réseau. La puissance des armoires centrales va de 480 à 1680 kW, et les satellites ont des formats multiples (CCS, MCS) avec câbles refroidis par air ou par liquide et un courant jusqu’à 1 500 A avec une sortie simple ou double.

La surveillance et la maintenance basées sur le cloud Sifinity Control offrent aux opérateurs une visibilité totale et un contrôle à distance de leur infrastructure de recharge, garantissant une disponibilité maximale et une efficacité opérationnelle.



Lancement d’une nouvelle prime Advenir à destination des points de recharge ouverts à tout public dans les aires logistiques destinées aux poids lourds

L’Avere-France pilote le programme de financement de bornes de recharge Advenir dans le cadre des certificats d’économie d’énergie du ministère de la Transition écologique, en lien avec l’ADEME. Il complète les initiatives publiques de soutien à la mobilité électrique.

« Afin de répondre au plus près aux besoins des professionnels du transport de marchandises, le programme Advenir lance une nouvelle prime à destination des points de recharge ouverts à tout public dans les aires logistiques et à destination de poids lourds. Cette nouvelle prime est disponible depuis le 1er novembre 2025. »

Sont éligibles à la prime Point de recharge ouvert au public sur parking privé à destination des véhicules poids lourds toute entreprise ou personne publique pour une station de recharge à destination de véhicules poids lourds située dans une aire logistique telle que définie par le SDES ou dans un rayon de 3 km autour de celle-ci.

Les montants de prime sont définis selon la puissance des déploiements d’infrastructures de recharge.

Pour les déploiements d’infrastructure de recharge inférieure à 500 kVALe montant de la prime Advenir s’élève à 50 % du montant hors taxe de la prestation de fourniture et d’installation des points de recharge financés plafonné à un montant maximal par point de recharge en fonction de leur puissance. Ce montant maximal va de 2200 € HT pour des points de charge inférieurs à 43kVA jusqu’à 15 000 € HT pour une puissance de recharge supérieure à 140 kW DC.

Pour les déploiements d’infrastructure de recharge supérieure à 500 kVA
Concernant les déploiements d’infrastructure de recharge supérieure à 500 kVA, le programme Advenir finance les projets de déploiement intégrés comprenant également les équipements électriques liés à ce type de puissances de recharge : demande de raccordement, transformateurs, modules de puissance, etc. Pour les infrastructures supérieures à 500 kVA, la prime ira de 100 000 € HT, à 960 000 € HT pour des sites de plus de 8000 kVA suivant la puissance de raccordement du dépôt à la recharge.

Les montants de prime sont calculés par rapport au raccordement au réseau électrique réalisé sur chaque dépôt et se déclinent en différents niveaux d’exigences techniques.

Exigences pour les déploiements supérieurs à 500 kVa
Pour les déploiements supérieurs à 500 kVA, différentes exigences en termes de points de recharge s’appliquent en fonction de la puissance de raccordement de la station.

Minimas techniques à respecter
Afin d’être éligible à la prime Advenir, le dossier devra respecter l’ensemble des minimas techniques décrits dans le cahier des charges ainsi que la réglementation en vigueur.

Source : ADVENIR


Adopter des solutions combinant IRVE, production photovoltaïque et stockage d’énergie
Les secteurs résidentiel, commercial et industriel adoptent de plus en plus des solutions combinées associant production photovoltaïque, stockage d’énergie et bornes de recharge pour véhicules électriques. Cette convergence répond à des enjeux communs : réduction des coûts énergétiques, autonomie accrue, et valorisation de l’énergie solaire.

Arnold Bourges, directeur de SolarEdge France. © SolarEdge

Comme l’explique Arnold Bourges, directeur de SolarEdge France, « dans le résidentiel, les particuliers cherchent à maximiser leur autoconsommation et à recharger leur véhicule électrique directement à partir de leur production solaire, tout en sécurisant leur installation grâce à des solutions intelligentes de pilotage. Dans les secteurs tertiaire et industriel, ces systèmes permettent de répondre aux obligations réglementaires, de gérer les pics de consommation liés à la recharge des flottes ou des visiteurs, et d’optimiser l’usage de l’énergie produite sur site. Le pilotage intelligent des flux énergétiques devient un levier stratégique pour améliorer la performance globale des bâtiments et réduire leur empreinte carbone. Parkings d’entreprise, immeubles tertiaires, sites logistiques ou centres commerciaux cherchent à réduire leurs coûts énergétiques, optimiser l’autoconsommation et répondre aux obligations réglementaires liées à la mobilité électrique. Ces solutions permettent également de soulager le réseau, de valoriser l’énergie solaire en temps réel et de garantir une recharge intelligente des véhicules électriques, même en cas de forte demande ».

Batterie CSS-OD de SolarEdge. © SolarEdge

SolarEdge propose une offre complète et intégrée pour les secteurs résidentiel, commercial et industriel, combinant production photovoltaïque, stockage sur batterie, recharge de véhicules électriques (IRVE) et pilotage intelligent via ses plateformes logicielles.

« Dans le résidentiel, SolarEdge permet aux particuliers de produire leur propre énergie solaire, de la stocker et de l’utiliser pour alimenter leur logement ou recharger leur véhicule électrique. Grâce à l’application mySolarEdge, les propriétaires peuvent suivre leur consommation en temps réel, stocker l’énergie excédentaire en journée pour l’utiliser plus tard, et prioriser la recharge de leur véhicule en fonction de la production solaire. Cette approche maximise l’autoconsommation, réduit la facture énergétique et renforce l’autonomie énergétique du foyer.

Dans le tertiaire et l’industriel, SolarEdge propose d’apporter à tous types de centrales photovoltaïques des systèmes de production d’énergie photovoltaïques performants et sécurisés, incluant des solutions de stockage modulaires et intelligents, des bornes IRVE multi-utilisateurs et une plateforme de gestion avancée : SolarEdge ONE EV Charger.

Solution logicielle SolarEdge pour maximiser l’autoconsommation. © SolarEdge

Cette solution permet de piloter intelligemment les recharges de véhicules électriques en tenant compte des contraintes du site : elle hiérarchise les priorités de charge, répartit dynamiquement la puissance disponible entre les bornes, évite les dépassements de puissance souscrite, et optimise l’usage de l’énergie solaire produite sur site. Le système permet également la facturation multi-utilisateur, la gestion des accès (badges, QR Codes, applications), et la supervision centralisée de plusieurs sites. En intégrant tous les flux énergétiques – production, consommation, stockage et mobilité –, SolarEdge ONE EV Charger offre aux gestionnaires une vision complète et un contrôle précis de leur performance énergétique.

Ces solutions permettent aux entreprises, collectivités et gestionnaires de parc immobilier de réduire leurs coûts d’exploitation, de valoriser leur production solaire, de répondre aux exigences réglementaires en matière de mobilité électrique, et de renforcer la résilience énergétique de leurs sites. »

Enphase Energy, fournisseur de systèmes solaires et de batteries basés sur des micro-onduleurs, propose l’IQ EV Charger 2, sur 14 marchés européens, dont la France.

L’IQ EV Charger 2 est un chargeur intelligent conçu pour fonctionner aussi bien avec les systèmes solaires (+batteries) Enphase, qu’en mode chargeur autonome. Doté de fonctions de gestion de l’énergie, celui-ci permet aux propriétaires de maximiser l’autoconsommation solaire, de réduire les coûts énergétiques et de bénéficier d’une expérience de charge intelligente pour les véhicules électriques (VE).

Borne de recharge IQ EV2 d’Enphase Energy. © Enphase Energy

Le chargeur IQ EV Charger 2 privilégie l’énergie solaire excédentaire pour la recharge des VE, maximisant ainsi l’utilisation d’énergie propre. Grâce à la commutation automatique entre les modes triphasé et monophasé, il peut commencer à charger à partir de 1,38 kW de production solaire, ce qui permet aux propriétaires de réduire leurs coûts d’électricité et d’améliorer la durabilité.

Alimenté par des algorithmes de prévision avancés et des données sur les tarifs d’électricité en temps réel, le chargeur sélectionne intelligemment la source d’énergie la plus économique (solaire, batterie ou réseau).

Routeur Enphase Energy. © Enphase Energy

Les fonctionnalités intelligentes comprennent la charge basée sur les objectifs, l’équilibrage dynamique de la charge et un compteur d’énergie MID certifié pour un suivi et un remboursement précis de l’énergie, idéal pour les applications domestiques et les parcs de véhicules.

 

Le chargeur IQ EV Charger 2 propose des logiciels intégrés qui prennent en charge la charge bidirectionnelle, en courant alternatif. Bien que la disponibilité dépende de la compatibilité des VE, des normes et des certifications régionales, cette fonction est conçue pour permettre l’intégration du véhicule à la maison (V2H) et du véhicule au réseau (V2G).

L’EMS (Energy Management System) devient important dans le résidentiel avec les développements de ces nouveaux usages
Dopée par le développement de nouveaux usages et l’installation de nouveaux équipements de production et de consommation d’énergie dans le domaine résidentiel (onduleur photovoltaïque, borne de recharge, batterie de stockage), la gestion de l’énergie devient très importante, avec de nouvelles solutions de pilotage énergétique à mettre en œuvre portées par une approche qui conjugue optimisation, cybersécurité, intelligence embarquée et sécurité des installations.

Solution Home Energy Management System d’ABB pour le résidentiel. © ABB
Visualisation sur tablette du HEMS d’ABB. © ABB

Maxime Mazel, directeur marketing Smart Building d’ABB Electrification France, cite l’exemple de la solution HEMS (Home Energy Management System) d’ABB pour la maison et la gestion de tous ses équipements connectés. « Notre HEMS s’appuie sur trois briques majeures : un équipement physique dans le tableau électrique, un cloud pour la supervision et la prédiction, et une interface utilisateur (souvent une application mobile). L’appareil scanne le réseau IP du domicile et identifie les équipements connectés ; onduleur, borne de recharge, batterie, chauffe-eau thermodynamique, pompe à chaleur. L’interopérabilité est essentielle : nous souhaitons un système qui fonctionne avec les appareils existants, sans intervention lourde pour l’usager. La cybersécurité est un pilier de notre approche. Chaque connexion est validée, chiffrée, fondée sur des échanges de jetons d’accès sécurisés. Aujourd’hui, environ 350 appareils sont certifiés compatibles. L’installation, conçue pour être la plus simple possible, devient « plug and play » pour l’installateur, guidée pas à pas. L’HEMS gère de plus les équipements non communicants via des contacts secs ou le protocole SG-Ready, pilotant par exemple un chauffe-eau selon le surplus photovoltaïque. Si la production excède la consommation, le chauffe-eau stocke l’énergie en chaleur au lieu de la réinjecter sur le réseau. À l’inverse, la consommation est reportée si l’énergie est chère. Cette intelligence embarquée rend les usages dynamiques, économiques et plus écologiques. Cet EMS a un rôle complémentaire d’une GTB classique. La GTB, ou gestion technique du bâtiment, vise le confort et la sécurité : éclairage, CVC, ouvrants, scénarios d’usage. L’EMS, lui, optimise la consommation énergétique et la flexibilité du réseau. Dans le tertiaire, les deux coexistent et se complètent : la GTB pilote, l’EMS anticipe et optimise. Dans le résidentiel, nous avons volontairement dissocié les deux pour éviter d’imposer la domotique à tous. L’EMS agit comme assistant énergétique, non comme outil de confort. Sa mission première : réduire la facture et l’impact de la réinjection réseau, notamment par l’effacement ou le stockage. »

L’émergence du concept de « prosumer »
La transition énergétique favorise l’émergence du « prosumer », un acteur capable de produire et consommer de l’électricité simultanément. Ce modèle s’appuie sur des solutions combinant photovoltaïque, stockage et pilotage intelligent, particulièrement adaptées aux bâtiments tertiaires et industriels.

Bornes de recharge avec stockage d’énergie sur le site Socomec de Benfeld. © Socomec

Ludovic Berger, Application Marketing Manager de Socomec, donne l’exemple du démonstrateur de Benfeld (67) et de ses bénéfices : « Pour illustrer cette approche, Socomec a déployé sur son site de Benfeld (Alsace), en partenariat avec SOVEC pour le photovoltaïque et l’installation, et Hager pour les bornes de recharge de véhicules, un démonstrateur intégrant :
● Production photovoltaïque : 65 kWc
● Stockage lithium-ion : 372 kWh (Sunsys HESL 200 kVA)
● Bornes de recharge : 320 kW (AC et DC rapide 60 kW)

Le tout supervisé via une plateforme IoT.

Après 18 mois d’exploitation, les résultats sont significatifs :
● Autoconsommation doublée : la part d’électricité photovoltaïque utilisée sur site a été multipliée par deux.
● Autoproduction photovoltaïque : la recharge des véhicules se fait en été uniquement via le photovoltaïque, directement, ou via les batteries.
● Écrêtage des pics et optimisation tarifaire : des économies de plusieurs centaines d’euros par mois sont possibles en hiver, en chargeant la nuit et en évitant les heures de pointe.
● Triplement de la puissance disponible pour la recharge par rapport au réseau : ceci est possible grâce au système de stockage qui vient renforcer la puissance du réseau.
● Résilience accrue : il est également possible de fonctionner totalement îloté en cas de défaillance du réseau.

Ces gains démontrent que le stockage, associé à un pilotage intelligent, est une solution efficace pour gérer la production et la consommation locale, tout en intégrant des usages comme les IRVE . »

Quelles caractéristiques pour une borne de recharge destinés au tertiaire ou résidentiel collectif équipées de panneaux solaires
Selon Camille Delefortrie, chef de produit IRVE d’Hager, « une borne de recharge pour une installation équipée de panneaux solaires a besoin d’un système central capable d’analyser la consommation du bâtiment, mais aussi la production d’énergie photovoltaïque. Ceci afin de piloter intelligemment la recharge des véhicules électriques. L’utilisateur aura le choix entre une recharge favorisant le photovoltaïque ou une recharge sur le réseau électrique.

Afin que la borne de recharge soit compatible avec l’ensemble des véhicules, il est important que celle-ci dispose d’une puissance de 22 kW, compatible avec un système de gestion d’énergie centralisée et ouverte à une communication vers un opérateur de mobilité.

Ombrières photovoltaïques et bornes witty park d’Hager. © Hager

Chez Hager, plusieurs solutions sont disponibles en fonction de la taille du chantier. La première est constituée du gestionnaire d’énergie flow et des bornes de recharge witty plus ; cette solution permet de répondre à des chantiers allant jusqu’à 8 bornes de recharge en gestion dynamique compatible vers des opérateurs de mobilité.

Interface LLM de gestion d’énergie d’Hager. © Hager

La deuxième est constituée du gestionnaire d’énergie LLM, associé aux bornes de recharge witty pro, witty share ou witty park 2 ; cette solution permet de répondre à des chantiers allant jusqu’à 40 points de charge en gestion dynamique, compatible avec les opérateurs de mobilité et offrant des fonctionnalités avancées pour la gestion de grands parkings ».

Développement des solutions de stockage dans une logique de microréseaux intelligents
Pour Ludovic Berger, « le développement des ombrières photovoltaïques sur parkings commerciaux et la montée en puissance des bornes de recharge rapide vont accentuer les besoins en flexibilité énergétique.

Solution de stockage SUNSYS HESL SKID de Socomec pour alimenter des bornes sous ombrière. © Socomec

Ces installations génèrent des excédents de production en été, nécessitant du stockage pour éviter les déséquilibres réseau et des appels de puissance élevés pour la recharge rapide, difficilement supportables par des infrastructures existantes.

Dans ce contexte, le stockage devient un élément stratégique :
● Il absorbe les surplus photovoltaïques et les restitue aux moments opportuns ;
● il limite les coûts liés aux pointes de consommation ;
● il garantit la disponibilité de puissance pour les IRVE, sans surdimensionner les raccordements.

Les évolutions réglementaires (obligation d’ombrières, baisse du tarif de rachat PV) et la volatilité des prix de l’électricité renforcent l’intérêt économique du stockage. Pour Socomec, ces solutions s’inscrivent dans une logique de microréseaux intelligents, capables de concilier mobilité électrique, ainsi que performance et résilience énergétique ».

Plateforme Eiko avec batteries de stockage. © Mob Energy

Des solutions de stockage adaptées aux installations IRVE
Mob-Energy, concepteur et fabricant français de solutions d’optimisation de puissance et d’énergie, dévoile la nouvelle génération d’Eiko, sa plateforme de recharge et de stockage « prête-à-poser ». Plus flexible, plus puissante, toujours aussi évolutive et encore plus simple à installer, Eiko est pensée pour accompagner les entreprises dans leur transition énergétique. Conçue comme un écosystème d’innovations made in France qui s’assemblent et se complètent, Eiko propose à chaque site une infrastructure énergétique sur mesure, adaptée à ses besoins immédiats, et déjà prête à répondre à ceux de demain. Chaque brique technologique de la plateforme Eiko adresse ainsi une étape clé de la chaîne énergétique : EikoLink, pour déployer rapidement la recharge, sans travaux ; EikoXperience, pour piloter intelligemment la puissance et l’expérience utilisateur, et EikoStorage, pour stocker et valoriser l’énergie.

« Nos clients recherchent des solutions techniques fiables, économiques, évolutives et simples à déployer. Conçue selon une architecture modulaire et scalable, Eiko est capable de s’adapter sans discontinuité opérationnelle, qu’il s’agisse de deux points de charge aujourd’hui ou de 50 demain. Avec cette troisième génération, Eiko atteint un niveau de maturité technologique permettant de répondre pleinement aux exigences des entreprises en matière d’infrastructures de recharge intelligentes, tout en les accompagnant durablement dans leur transition énergétique », développe Salim El Houat, président et cofondateur de Mob-Energy Eiko.

Basée sur une architecture hors-sol, sans génie civil, EikoLink offre une infrastructure de recharge complète, installable en trois jours, à partir d’un seul point de raccordement. Chaque station peut accueillir jusqu’à 25 bornes (AC 7 ou 22 kW/DC 50 kW), les extensions se réalisent en 24 heures et l’IRVE est déménageable, offrant ainsi une flexibilité maximale aux entreprises. Avec 50 % d’économies sur les travaux d’installation et 1 tonne équivalent CO2 évitée par point de charge, EikoStorage est une solution de stockage en batteries (BESS – Battery Energy Storage System), dédiée aux sites sous contraintes de puissance, aux bâtiments producteurs d’énergie renouvelable, ou aux entreprises cherchant à économiser sur leur coût énergétique. Elle permet de décaler les consommations dans le temps (energy shifting), de lisser les pics de puissance (peak shaving) et de valoriser les surplus photovoltaïques. Pour un site contraint en puissance, le stockage offre un boost permettant le déploiement d’une IRVE impossible à réaliser sans un renforcement réseau complexe, long et coûteux. Dès 2026, EikoStorage intégrera des fonctionnalités avancées de flexibilité réseau (services systèmes), ouvrant la voie à des bâtiments capables de maîtriser, stocker et redistribuer leur énergie. « EikoStorage répond à un double enjeu : maîtriser la puissance appelée et valoriser la production locale d’énergie. Le stockage devient un maillon central des bâtiments intelligents et des infrastructures énergétiques décarbonées et ouvre la voie à un univers d’optimisation et d’économies pour nos clients », explique Patrick Cason, directeur commercial, Mob-Energy.

Sirea annonce le lancement de sa nouvelle offre complète solaire et stockage dédiée aux IRVE. Cette solution globale répond aux défis de la transition énergétique en associant production photovoltaïque, stockage intelligent et pilotage avancé des recharges.

« Face à l’électrification massive des véhicules et aux contraintes croissantes sur le réseau, nous avons développé une offre modulaire qui s’adapte à tous les besoins des gestionnaires de parc de bornes de recharge pour véhicules électriques », explique Bruno Bouteille, dirigeant de Sirea. Notre approche permet d’optimiser les coûts énergétiques tout en maximisant l’utilisation des énergies renouvelables. »

Bruno Bouteille, dirigeant de Sirea. © Sirea

Cette nouvelle offre se décline en trois solutions. La première, le SmartEMS IRVE, récompensée aux IoT Award en 2022, constitue le cœur du dispositif avec sa gestion intelligente des points de charge multiples, et est compatible avec la plupart des fabricants de bornes (Ingeteam, Alfen, Wallbox, Voltronic, etc.). Elle permet de contrôler dynamiquement les charges et de prioriser les énergies renouvelables au travers d’une interface spécialement conçue pour la gestion de bornes, la configuration des profils de charge et la maintenance des équipements. Pour les installations nécessitant du stockage, Sirea propose sa deuxième solution, incluant son shelter PSS, également fabriqué dans son usine de Castres. Offrant des puissances de 20 à 550 kW et jusqu’à 1,4 MWh de capacité, ce BESS made in France intègre des batteries recyclées et des fonctions avancées : effacement des consommations, recharge en heures creuses, lissage des appels de puissance et secours en cas de coupure réseau. Enfin, la troisième partie de l’offre, baptisée « Station Verte », associe le SmartEMS IRVE et le shelter PSS à une ombrière photovoltaïque adaptable selon la taille du parking. Cette offre clé en main permet d’installer rapidement une infrastructure complète de recharge alimentée majoritairement par l’énergie solaire, avec une souplesse de pilotage accrue.

Site Alpha Park, siège d’Arkolia à Montpellier. © Sirea

La PME tarnaise déploie ce type de solutions depuis bientôt 10 ans, mais a profité en 2025 d’évolutions technologiques (prédiction, apprentissage des usages) pour restructurer son offre et l’adapter aux nouvelles contraintes du marché (législation, objectifs climatiques).

 

Batteries de stockage du site d’Arkolia. © Sirea

David Grand, responsable communication de Sirea, donne l’exemple de la réalisation de Sirea pour le site Alpha Park siège d’Arkolia, situé à Montpellier : « Conçu autour des principes de l’écoresponsabilité, Alpha Park intègre les dernières technologies en matière de performance énergétique, de production d’énergie verte et de respect de l’environnement. Ce projet ambitieux traduit la volonté d’Arkolia de faire de son siège un véritable démonstrateur de la transition énergétique en action. Dans le cadre de ce projet, Sirea a installé un système de stockage d’énergie de 200 kWh, basé sur des batteries recyclées. Cette solution permet à Arkolia de tirer pleinement parti de sa production photovoltaïque locale, tout en assurant une gestion intelligente de ses consommations. Grâce à ce système, Arkolia peut valoriser le surplus de production solaire, en stockant l’énergie excédentaire pour un usage différé, lisser les appels de puissance, notamment ceux induits par les infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE) et optimiser l’autoconsommation, grâce à un pilotage dynamique des charges selon la production disponible. »

Batterie Storio 2500 kWh sur le site de l’entreprise Baudin à Châteauneuf-sur-Loire. © Storio

Couvrir 50 % des besoins d’un site industriel avec une batterie couplée à une centrale solaire
C’est ce qu’a réalisé Storio Energy pour le site de l’entreprise Baudin Chateauneuf avec une batterie d’une capacité de 2,5 MWh couplée à une centrale solaire de 2 MWc. Cette centrale solaire est composée d’ombrières de parking et de panneaux en toiture et au sol sur 10 000 m2 de surface.

Grâce à la batterie, le taux d’autoconsommation atteint 80 %. En pratique, le taux d’autoconsommation est proche de 100 % durant les mois d’hiver et d’environ 70 % durant les mois d’été, la production « en surplus » est alors injectée sur le réseau et vendue à des entreprises à proximité du site grâce à l’autoconsommation collective.

Même lorsque l’ensoleillement est faible, la batterie se charge à partir du réseau électrique pendant les heures creuses, et restitue son énergie pendant les heures pleines. Cette activité est importante en hiver, puisque l’ensoleillement est moindre, et que l’écart de tarif entre les heures pleines et les heures creuses est particulièrement important.

Ce stockage permet d’éviter les dépassements de puissance souscrite. Si le site consomme davantage d’électricité que la puissance souscrite, la batterie réagit en temps réel et fournit la puissance manquante afin d’éviter les pénalités de dépassement de la puissance souscrite. Cette fonctionnalité répond bien aux pics de puissance causés par certains processus industriels et par les bornes de recharge pour véhicules électriques.

Indicateurs clés du projet pour maximiser le potentiel de la centrale solaire. © Storio

Il permet également le respect du décret tertiaire et l’engagement pour la transition énergétique. Le décret tertiaire impose aux propriétaires de bâtiments de plus de 1000 m2 de déclarer leur consommation énergétique et de mettre en œuvre des mesures favorisant l’efficacité énergétique, avec une réduction de 60 % de la consommation d’ici 2050. L’autoconsommation photovoltaïque, boostée grâce au stockage par batterie, permet de répondre à cette réglementation.

Le système de gestion de l’énergie développé par Storio supervise la batterie 24 h/24 pour optimiser les flux d’énergie et maximiser les économies sur la facture d’électricité du site et les revenus générés grâce à la stabilisation du réseau électrique.

Maîtriser la consommation énergétique et superviser les infrastructures
Aujourd’hui, l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires est devenue une notion prépondérante pour tous. Notamment au travers du décret tertiaire et du décret BACS (Building Automation Control System) qui ont pour objectif de réduire de manière significative la consommation énergétique des bâtiments en imposant l’intégration de systèmes d’automatisation et de contrôle des équipements techniques. De plus, ces décrets demandent une transparence et une traçabilité des performances énergétiques en exigeant un suivi régulier et détaillé des données de consommation. Dans le même temps, l’essor des véhicules électriques en France et, par conséquent, des bornes de recharge est également spectaculaire depuis ces dernières années. Afin d’accélérer la transition vers la mobilité électrique, les réglementations telles que la loi d’orientation des mobilités (LOM) et la loi pour l’accélération de la production d’énergies renouvelables (APER) introduisent de nouvelles obligations aux entreprises et aux collectivités. Par exemple, les bâtiments neufs et ceux avec de rénovations dites importantes doivent avoir un pré-équipement en bornes de recharge et une installation d’ombrières photovoltaïques en fonction de leurs superficies de parking.

Ainsi, WAGO se positionne et propose le WALM (WAGO Application Load Management) comme une solution clé en main afin de relever tous ces défis et d’anticiper les besoins futurs.

Pierre Vang, spécialiste softwares et solutions de WAGO. © WAGO

« Le WALM est une solution logicielle de gestion intelligente de bornes de recharge pour véhicules électriques (IRVE), explique Pierre Vang, spécialiste software et solutions de WAGO. Adaptée aux besoins actuels et futurs, elle optimise la répartition énergétique en fonction de la consommation et de la production photovoltaïque, tout en maîtrisant les pics de demande. Facile à installer et compatible avec les automates WAGO, le WALM offre un pilotage sur les bornes (multimarques) du marché via le protocole de communication standard OCPP avec une ouverture possible sur la supervision via OCPP (OCPP proxy), MQTT et Modbus/TCP. De plus, un pilotage dynamique de charge peut être effectué en prenant en compte les puissances injectées sur le réseau (point de livraison, panneaux photovoltaïques, batteries de stockage), mais également les consommations des bâtiments d’exploitation en plaçant des compteurs d’énergie Modbus au plus près de ces terminaux.

Différentes architectures WALM de WAGO possibles. © WAGO

Le WALM se démarque par sa compatibilité avec divers équipements matériels et sa capacité d’intégration simplifiée grâce à une plateforme à la fois robuste et sécurisée. Ce système prend en charge plusieurs configurations, allant de l’automate compact (CC100) à l’automate modulaire (PFC) et à la plateforme Edge (Edge Controller). Ainsi, il offre une solution puissante pour la gestion des infrastructures. »

Solution de pilotage de bornes WALM de WAGO. © WAGO

 

Chaque composant repose sur une base Linux ouverte, garantissant une cybersécurité native grâce à des outils comme le VPN et le pare-feu, assurant ainsi une protection optimale des données et des installations. Enfin, le WALM étant intégré au travers de la technologie Docker, l’environnement de programmation présent dans ces automates est complètement libre et disponible. Le déploiement d’application d’automatisme reste donc possible au travers de l’outil standard CODESYS 3.5. Par conséquent, il est possible de gérer une installation IRVE à l’aide du WALM et d’apporter une solution complémentaire aux besoins en automatisme dans un seul et même automate.

La solution WALM va permettre un pilotage statique et dynamique de charge avec un lissage de la consommation d’énergie, le contrôle et la maîtrise des pics de consommation électrique, la régulation individuelle d’un point de charge ou par groupe et la priorisation en fonction des utilisateurs avec badges RFID et des plages horaires. Le pilotage dynamique de charge sur l’installation se fait en prenant en compte les puissances injectées (point de livraison, panneaux photovoltaïques et batteries) sur le réseau et les consommations électriques autres que celles liées à l’IRVE.

Schneider Electric mise sur le digital (logiciel & application) pour mesurer, comprendre et optimiser la gestion d’énergie des maisons et bâtiments. Cette gestion de l’énergie intègre la recharge de véhicule électrique. Il est possible, par exemple, d’opérer un délestage automatique pour éviter de dépasser la puissance souscrite auprès du fournisseur d’énergie ou encore de différer le lancement de la charge lorsque l’énergie coûte moins cher. Demain, il sera également possible d’identifier la source de l’énergie disponible sur le réseau et de privilégier les énergies renouvelables au moment de la charge. Parallèlement, le véhicule pourra être utilisé comme source d’énergie d’appoint. L’énergie stockée dans ses batteries sera utilisée pour soutenir le réseau en cas de pic de consommation ou en cas d’urgence (coupure de câble, orage). En cela, le véhicule électrique s’intègre parfaitement dans les futurs réseaux intelligents (Smart Grids).

Schneider Electric a développé EcoStruxure EV Charging Expert pour la gestion de la charge et la supervision des infrastructures de recharge. Ce système permet de surveiller et contrôler efficacement ces infrastructures en distribuant l’énergie disponible en temps réel aux utilisateurs (flottes, parkings privés, copropriétés).

Solution EcoStruxure EV Charging Expert de Schneider Electric. © Schneider Electric
Module DejaSense d’optimisation solaire de DejaBlue installé dans une armoire. © DejaBlue

 

 

La startup française DejaBlue, spécialisée dans les solutions de recharge intelligentes pour véhicules électriques destinées aux professionnels, propose une nouvelle offre, DejaSense, un module d’optimisation solaire plug-and-play conçu pour la gestion de la recharge des véhicules électriques sur les sites équipés de panneaux solaires.

Suivi de l’optimisation solaire avec DejaSense. © DejaBlue

« Via une intégration fluide, DejaSense facilite la consommation de l’énergie solaire sur site en synchronisant la consommation des bornes de recharge avec la production solaire, explique Baptiste Richard, cofondateur de DejaBlue. Le système ajuste dynamiquement les sessions de recharge, pour en maximiser l’efficacité, tout en garantissant que chaque véhicule soit chargé à temps. Simple à déployer, le module se place à côté du tableau électrique. Il fonctionne avec toutes les bornes compatibles OCPP et tous les onduleurs solaires.

Le module mesure en temps réel la production solaire et la consommation du site, puis ajuste la recharge par un algorithme IA. Les gestionnaires bénéficient d’une supervision en direct, tandis que les utilisateurs peuvent choisir entre deux modes :
● Éco : recharge priorisée selon la production solaire, avec indication d’un éventuel délai.
● Prioritaire : recharge rapide sans considération solaire.

En cas de temps nuageux, le système assure la recharge en basculant sur le réseau électrique public pour garantir la charge complète des véhicules.

L’un des premiers clients à avoir testé cette nouvelle offre est Comepa Industries, fabricant d’équipements de technologie de pointe. Avec ses 10 bornes sur un site de 140 kVA, couplées à une centrale solaire de 120 kWc, l’entreprise a pu réduire de 30 % sa dépendance au réseau tout en augmentant de 23 % son taux d’autoconsommation solaire. »



Impact de la nouvelle mise à jour de la norme NF C 15-100 pour les installations de recharge de véhicules électriques

Face aux enjeux liés aux transitions énergétique et numérique, les usages de l’électricité évoluent : la mobilité devient électrique, la production locale d’électricité se développe en privilégiant l’autoconsommation et le stockage, et tout cela en étant connecté de manière sûre et performante.

La norme NF C 15-100, qui encadre les installations électriques basse tension en France, a connu une mise à jour majeure en 2024. Obligatoire à partir de septembre 2025, cette nouvelle version introduit des changements significatifs pour renforcer la sécurité en réduisant les risques d’incendie et d’électrisation, notamment avec l’introduction de dispositifs de protection innovants, pour adapter les installations aux nouveaux usages (comme la recharge des véhicules électriques) et améliorer l’efficacité énergétique.    [Photo 33]

La nouvelle version de la norme se décline en 21 parties ou normes distinctes, facilitant les mises à jour et le maintien des référentiels en phase avec les évolutions du marché. La partie 7 – NF C15-100-7-7XX fixe les règles particulières qui viennent modifier ou compléter certaines exigences générales de la partie 1 (NF C15-100-1, qui fixe les exigences générales applicables à toutes les installations électriques).

Dates d’application de la nouvelle norme NF C 15-100. © Consuel

La partie NF C15-100-7-722 définit les règles particulières pour l’alimentation des véhicules électriques. Elle couvre toutes les solutions de raccordement depuis l’installation électrique d’un bâtiment : alimentation depuis le point de livraison du bâtiment, alimentation depuis le tableau électrique des services généraux, alimentation depuis les parties privatives du bâtiment.

La norme fixe les obligations suivantes pour les installations d’IRVE domestiques ou tertiaires :

  • Un circuit spécialisé alimentant une prise dédiée à la recharge ou une borne (voir 722.314.101 de la NF C15-100-7-722).
  • Protection de chaque point de recharge individuellement par un DDR 30 mA (dispositif différentiel à courant résiduel haute sensibilité). Ce DDR ne protège que le point de recharge concerné, c’est-à-dire qu’il n’est partagé ni avec un autre point de recharge ni avec d’autres usages (voir 722.411 de la NF C15-100 7-722). Pour le choix du type de DDR en fonction du mode de charge, voir 722.531.3 de la NF C15-100-7-722.
  • Dimensionnement des câbles et des protections suivant les valeurs caractéristiques indiquées sur la borne (notamment pour les bornes à courant réglable).
  • Maintien de l’obligation de présence d’obturateurs en recharge normale. De plus, dans les bâtiments à usage professionnel, lorsque des prises industrielles sont mises en œuvre pour une charge normale et accessibles à des personnes n’ayant pas conscience des dangers de l’électricité, besoin d’une protection renforcée et obligation de présence d’obturateurs sur les socles de prise de courant.
  • En recharge rapide (mode 3), la protection par obturateur est recommandée.

Pour la protection contre les surtensions des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques, il convient d’appliquer les règles générales figurant dans la NF C 15-100-1, à savoir la règle concernant la distance des 10 mètres pour les matériels sensibles.



Jérôme Mullie, directeur technique de Trace Software. © Trace Software

Importance des solutions logicielles pour dimensionner les installations de bornes de recharge
Installer des bornes de recharge, mais aussi des installations de production locale et de stockage d’électricité nécessite des calculs précis pour garantir la conformité aux normes, assurer la sécurité des installations, dimensionner et choisir tous les équipements électriques du site (câbles, bornes, protections…). Derrière chaque projet, il y a le travail de bureaux d’études et d’installateurs qualifiés, de la phase de faisabilité et de projet jusqu’à la mise en service et la maintenance de l’installation.

Comme le confirme Jérôme Mullie, directeur technique de Trace Software, cela doit se faire dans un cadre normatif exigeant. « Le déploiement des infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE) est strictement encadré par des normes, notamment en matière de dimensionnement des circuits électriques. Le référentiel principal est le chapitre NF 7-722 de la norme NF C 15-100, qui définit les quatre modes de charge correspondant aux différents cas d’usage, de la charge sur prise domestique jusqu’au superchargeur en courant continu. Cette norme précise les règles de mise en œuvre à respecter, en particulier le choix du dispositif différentiel en amont pour garantir la protection des biens et des personnes.

Même si les professionnels du secteur maîtrisent parfaitement ces exigences, le rôle des logiciels de calcul est clé car l’utilisation d’un logiciel de calcul dédié apporte une réelle valeur ajoutée à plusieurs niveaux.

Ce logiciel permet un accompagnement normatif fiable. Grâce à une modélisation synoptique de l’installation, l’utilisateur renseigne les paramètres de son projet (alimentation, protections, longueurs de câbles, sections, etc.). Le logiciel contrôle alors automatiquement la conformité de chaque élément selon la norme en vigueur et guide l’utilisateur pas à pas. Les outils les plus complets vont même jusqu’à proposer une conception automatique conforme aux exigences réglementaires, évitant ainsi tout oubli ou erreur de calcul.

Utilisation du software archelios pro de Trace Software pour l’étude d’un bâtiment. © Trace Software

 

Le choix du matériel peut être optimisé. Les fabricants proposent des milliers de références de disjoncteurs. Identifier la référence optimale nécessite de calculer précisément les courants de court-circuit, notamment la valeur minimale vue par la protection, afin d’assurer un déclenchement efficace. Ces calculs, souvent longs et fastidieux, sont automatisés par le logiciel, qui détermine en quelques secondes la configuration la plus adaptée selon les sections et longueurs de câbles.

Enfin, le logiciel permet de générer rapidement l’ensemble des documents techniques et réglementaires nécessaires pour constituer un dossier complet en un clic :
● La note de calcul conforme aux exigences des organismes de contrôle,
Les schémas électriques détaillés.

Ces fonctionnalités représentent un gain de temps considérable et garantissent une traçabilité complète du projet.

Dans la majorité des projets, notamment ceux intégrant des ombrières photovoltaïques, le déploiement de bornes IRVE est étroitement associé à la production solaire. Cette synergie entre production et recharge constitue un enjeu central du dimensionnement global de l’installation.

Jean-Paul Beaudet

 

Retrouvez la suite du dossier en cliquant sur les liens ci-dessous :

+ AVIS d’EXPERT
Florent Ivankovics, responsable de développement commercial de la gamme de protection contre les surtensions de Mersen

« Protéger des sites comme les IRVE face aux surtensions et aux effets de la foudre est un enjeu de plus en plus critique. »

+ ENCADRÉ
Schneider Electric lance Schneider Boost Pro, une solution de stockage d’énergie par batterie pour une gestion énergétique des bâtiments

+ AVIS d’EXPERT
Maxime Boiron, directeur marketing global d’APsystems

« Utiliser l’IA pour créer un écosystème énergétique plus intelligent associant les technologies solaires et de stockage pour les solutions énergétiques résidentielles, commerciales ou industrielles. »

 

Retrouvez le numéro de novembre de J3e ci-dessous :