Éclairage des bâtiments de bureaux : suite…

Éclairage des bâtiments de bureaux
© Syndicat de l'éclairage

Comme annoncé dans notre dernier numéro, Lumières revient sur l’enquête menée par le CEREN et présentée début octobre par le Syndicat de l’éclairage(1) concernant l’éclairage des bâtiments de bureaux.

Rappelons que cette enquête, réalisée par le CEREN,  a été commanditée par l’ADEME, le Syndicat de l’éclairage, RTE et Récylum, avec le concours d’EDF. Elle recèle une mine de renseignements inédits relatifs au parc de matériels installés non seulement dans les bureaux individuels ou paysagers et les salles de réunion, mais également dans tous les autres espaces des bâtiments de bureaux enquêtés : halls d’accueil, circulations, locaux techniques, sanitaires…

Une politique énergétique efficace
Alors que la surface globale des bâtiments, 221 millions de m², a progressé de 20 % en dix ans, on observe une baisse de 13,7 % de la puissance installée et de 8,8 % des kWh consommés, pour un total de 6,7 TWh (milliards de kWh). Cette amélioration n’est pas due pour l’essentiel à l’apparition des solutions LED, car elles ne représentent encore qu’environ 10 % du parc. Elle est sans doute la conséquence de l’émergence des solutions d’éclairage électroniques, en fluorescence en particulier, poussée par les effets d’un double mouvement de la politique énergétique, qui tendait d’une part à supprimer les possibilités de trouver sur le marché les solutions les plus énergivores, et qui faisait, d’autre part, la promotion des meilleures technologies disponibles. Dès 2009, en effet, les règlements européens d’écoconception relatifs à l’éclairage (244/2009 et 245/2009) ont tari la possibilité de trouver sur le marché les lampes à incandescence, les tubes fluorescents, les ballasts les moins efficaces. Parallèlement, ont été mises en place des politiques qui tiraient vers le haut le choix des solutions de rénovation : certificats d’économie d’énergie, tous orientés vers les solutions électroniques, et « RT par éléments(2) », qui imposait dès 2008 pour les rénovations une puissance installée limitée à 2,8 W/m² par tranche de 100 lux.

Au moins 50 % des luminaires fluorescents à remplacer
Mais avec un rythme des rénovations des installations d’éclairage constaté de 3 % par an, plus des deux tiers des 45 millions de luminaires installés dans ces bâtiments de bureaux l’ont été il y a plus de dix ans, et sont donc d’ancienne technologie. C’est ce qu’on peut déduire du tableau présentant la répartition par types des 100 millions de lampes qu’on trouve aujourd’hui dans ces bâtiments (tableau ci-dessous). La fluorescence hors T5 représente 60 % de la totalité. L’enquête indique que 85 % des luminaires pour T8 ou compactes sont ferromagnétiques : donc plus de la moitié des luminaires fluorescents sont à remplacer. Ils le seront sans doute par des luminaires LED, qui, si la nouvelle RT par éléments est respectée, présenteront une efficacité suffisante pour atteindre une puissance installée de 1,6 W/m² par tranche de 100 lux et qui seront au minimum soumis à des systèmes de gestion automatique prenant en compte la présence des occupants et de la lumière du jour. Nous reviendrons dans un prochain numéro sur les constats de l’enquête CEREN sur la qualité de l’éclairage, qui reste encore trop négligée, ainsi que sur l’application de cet arrêté du 3 mai 2007 modifié.

(1) Les éléments détaillés de l’enquête sont disponibles auprès du Syndicat de l’éclairage.
(2) Arrêté du 3 mai 2007 relatif aux exigences énergétiques lors de rénovations de
bâtiment (modifié en mars 2017).

L’article paru dans le dernier numéro

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