C. Malinvaud, Hager : « Les bâtiments tertiaires ont un beau potentiel de réduction des consommations et de flexibilité de la demande. »

Cyril Malinvaud, chef de produit mobilité électrique & Building Automation tertiaire et résidentiel, Hager

Parmi les leaders des solutions et des services pour la distribution électrique au sein des bâtiments résidentiels et tertiaires, Hager propose des solutions de gestion globales, ou Energy Management System (EMS), du bâtiment à la borne de recharge. Cyril Malinvaud revient sur les enjeux de la deuxième version du décret BACS et présente les nouveautés de Hager pour réduire les consommations.

Comment accueillez-vous la mise à jour du décret BACS, qui concerne aujourd’hui les bâtiments dotés de systèmes techniques d’une puissance totale de 70 kW ?
Cyril Malinvaud –
Cette mise à jour permet d’étendre le scope des acteurs concernés par la réduction des consommations sur une catégorie d’installations majoritaires en France. Elle montre la dynamique de la France sur les sujets de performance énergétique. Mais nous sommes aujourd’hui très loin des exigences. S’attaquer aux bâtiments de petite taille est très intéressant, car ils ont des taux d’équipement quasi nuls. L’information met du temps à circuler chez les propriétaires et gestionnaires de petits bâtiments, car il y a peu de contrôles sur leurs équipements. Les exploitants devront regarder dans le détail et prendre conscience de leurs consommations. Seuls 2 à 3 % des bâtiments concernés par la première version du décret BACS sont équipés. La marche est donc très haute.

Comment le marché s’organise-t-il pour répondre à l’ensemble des demandes et proposer des solutions techniques adaptées aux caractéristiques de chaque bâtiment ?
C. M. –
Ce n’est pas un sujet nouveau au sein de la profession. On ne parle pas forcément des GTB, mais des systèmes de régulation en général. La mise à jour du texte permet d’augmenter la taille du marché, mais aussi de reprendre la main sur les installations à la dérive. L’équipement de ces bâtiments se fera très progressivement. Les technologies existent et il y a peu de problèmes d’approvisionnement sur les composants basiques et aucun sur les logiciels. Toutes les sociétés qui produisent des systèmes de régulation devront cependant revoir leurs volumes.

Les économies d’énergie sont aujourd’hui le cheval de bataille du gouvernement, à travers l’acte 2 de son plan de sobriété énergétique. Quels sont les enjeux dans le bâtiment ?
C. M. –
L’objectif est de taper sur les plus gros consommateurs. Les bâtiments tertiaires ont un beau potentiel de réduction des consommations et de flexibilité de la demande. D’autant que des postes importants font leur arrivée dans le bâtiment, notamment la recharge des véhicules électriques. Les pouvoirs publics veulent aujourd’hui aller plus vite pour soulager les tensions sur le réseau. Le décret BACS se focalise sur les moyens pour réaliser les économies prévues par le décret tertiaire. Le principal est d’atténuer les consommations lors des pics de consommation. Les appels de puissance des IRVE (infrastructures de recharge des VE) sont également à monitorer pour délester tout ou partie du parc en cas de tension sur le réseau. Les BACS permettent de réaliser un état des lieux des consommations et de mettre en œuvre des actions pour les réduire.

Pouvez-vous présenter vos nouveautés produits visant à réduire les consommations d’énergie au sein des bâtiments ?
C. M. –
Notre scope est assez large. Nous proposons un Energy Management System (EMS) qui intègre l’ensemble des briques nécessaires au pilotage du bâtiment, de la gestion technique aux IRVE. L’objectif est de banaliser la compréhension et l’appropriation des consommations du bâtiment par ses utilisateurs. Nous pensons qu’il est essentiel de proposer des solutions grand public, avec un affichage et une prise en main simplifiés à l’extrême. Nous avons développé un partenariat avec la société Iconics. Nous intégrons leurs hyperviseurs, permettant de faire de la GTB d’une part, avec de la gestion de la CVC, des ouvrants, de l’éclairage, et de la mobilité électrique d’autre part, avec une régulation de puissance pour les IRVE intégrées aux bâtiments, mais aussi de la refacturation.

Propos recueillis par Alexandre Arène

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