Laura Carminati, Distech Controls : « Les occupants ne doivent pas avoir à agir sur leur environnement, c’est à ce dernier de s’adapter à leurs besoins. »

Laura Carminati, cheffe de produits Sondes et Interfaces Occupants, Distech Controls

Au-delà des aspects liés à la performance énergétique, qui sont aujourd’hui des prérequis, imposés par la réglementation, le confort et l’adaptabilité aux usages sont des points clés pour améliorer l’attractivité des bâtiments. Des solutions techniques permettent de suivre ces paramètres dans les différents espaces. Laura Carminati détaille les leviers pour améliorer le confort des occupants et optimiser l’utilisation des espaces, et présente la nouvelle solution de Distech Controls.

Quels sont les leviers pour améliorer l’attractivité des bâtiments tertiaires ?
Laura Carminati –
Dans les bâtiments tertiaires, et plus particulièrement les bâtiments de bureaux, les enjeux clés sont l’efficacité énergétique, la gestion des espaces et le confort des usagers. Le bâtiment représente 40 % des consommations énergétiques en France. À l’heure de la sobriété, la diminution de ces consommations est donc primordiale. Ensuite, le bâtiment est créé pour les utilisateurs, selon des besoins définis en amont, qu’il s’agisse de travailler, d’étudier, de se reposer… Nous passons 90 % de notre temps en intérieur, où l’air est 3 à 5 fois plus pollué que l’air extérieur, avec une grande diversité de polluants. Cela peut avoir un impact sur la santé, le bien-être, la concentration, la productivité… Il est donc essentiel d’améliorer le confort pour une meilleure expérience des usagers au sein des bâtiments.

Comment l’utilisation des espaces de travail évolue-t-elle ?
L. C. –
Depuis la crise sanitaire, nous travaillons différemment, avec souvent des rythmes hybrides, entre télétravail et présence au bureau. La fonction des bâtiments de bureaux a donc évolué, pour devenir des espaces d’échanges entre salariés. Depuis le Covid, la proportion du bâtiment dédiée aux salles de réunion a doublé, en passant de 15 % à 30 % aujourd’hui. Cela induit une réduction des bureaux cloisonnés avec des reconfigurations ou des recloisonnements nécessaires pour s’adapter à ces nouveaux besoins. Lors de ces travaux de rénovation, l’enjeu est d’adapter les débits d’air, l’éclairage, le chauffage ou le refroidissement de ces espaces à leur usage réel. Il est également essentiel de rendre le bâtiment attractif, en améliorant la qualité de l’air, le confort et la performance énergétique. Il s’agit d’un levier important, permettant aux propriétaires de louer leurs bâtiments plus rapidement et à des prix plus élevés. Il convient pour les locataires d’optimiser l’usage des mètres carrés, pour adapter la surface des bureaux aux besoins réels. L’occupation du bâtiment varie selon les jours de la semaine, pourtant, nous remarquons que les consommations restent linéaires. Il est essentiel de pouvoir adapter les systèmes techniques aux conditions réelles d’usage. Le choix des Flex Offices se confirme et notre rôle est maintenant d’apporter des solutions techniques adaptées.

Comment assurer la performance énergétique, le confort et le bien-être des occupants ?
L. C. –
Les occupants ne doivent pas avoir à agir sur leur environnement, c’est à ce dernier de s’adapter à leurs besoins. Les capteurs sont une réponse pertinente pour améliorer ces trois piliers et ils peuvent, selon leur conception, favoriser la prise d’information et l’interactivité. Distech Controls a lancé sur le salon IBS une nouvelle gamme de multicapteurs IoT, baptisée Resense Move, qui sortira à l’automne 2024. Resense Move intègre un contrôleur qui permet d’agir sur les stores, l’éclairage, le renouvellement de l’air et communique des informations précises sur l’occupation des espaces, le niveau sonore ou la qualité de l’air. Un voyant lumineux est intégré au produit, pour configurer des cas d’usages personnalisables. Prévus pour être dispersés dans le bâtiment, à raison d’une unité par pièce, ces multicapteurs apportent des informations aux occupants ou Facility Managers sur l’occupation de l’espace.

Propos recueillis par Alexandre Arène

Retrouvez l’interview page 20 (J3e février 2024) :

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