GROUPE RAGNI Partenaire de confiance des territoires

Ragni
Julien RAPIN, directeur commercial NOVÉA ÉNERGIES, Stéphane RAGNI, directeur général associé du GROUPE RAGNI
et de la marque RAGNI, Thierry SUZANNE, fondateur et directeur commercial SEVⓔ ©Groupe Ragni

Ragni, entreprise familiale française spécialisée dans la conception et la fabrication de solutions d’éclairage public, s’est imposée depuis quatre générations. La petite entreprise s’est mue en un groupe constitué de la maison mère Ragni, de Novéa Énergies spécialisée dans l’éclairage autonome solaire et de SEVⓔ, une entreprise à mission dédiée à la fourniture de solutions connectées et durables. Stéphane Ragni, Julien Rapin et Thierry Suzanne reviennent sur les valeurs des trois marques qui ont permis de construire le groupe Ragni.

Quels ont été les points forts de Ragni ces dix dernières années ?
Stéphane Ragni – L’entreprise familiale s’est transformée en groupe ! Cela a commencé en 2015, avec le rachat de Novéa Énergies. Petit à petit, nous avons développé nos ressources de propositions aux clients finaux et proposé la totalité du scope lié à l’éclairage public. En 10 ans, Groupe Ragni est devenu un des leaders de l’éclairage public en France. Avec la création de SEVⓔ, et le développement de notre service technique, on a eu de plus en plus de têtes pensantes et d’ingénierie en interne qui ont permis de maîtriser 100 % des compétences de la filière éclairage, autonome, raccordé au réseau ou connecté. La connectivité a représenté un pas énorme, encore plus que la led. Le groupe Ragni a étendu son expertise pour aller vers l’interopérabilité, des plateformes connectées, une supervision de l’éclairage public et devenir un fabricant de solutions complètes. Lorsqu’en 2008, je rachète les parts de mes oncles et tantes, Ragni compte 46 salariés, dont 9 « Ragni »; en 2024, nous sommes 3 Ragni et le groupe emploie 420 salariés directs. Nous avons connu une croissance à deux chiffres tout au long des dix dernières années. C’est cela qui m’a marqué : notre agilité à nous inscrire parmi les leaders français et, je l’espère, européens, notamment à la suite de l’achat de l’entreprise Hess basée en Allemagne.
Julien Rapin – En 10 ans, Novéa a vécu plusieurs révolutions, à commencer par une nouvelle technologie de batteries validée avec le CEA de Grenoble, qui a amélioré la durée de vie des batteries. Endurance+, qui associe lithium, fer et phosphate apporte, à nos ensembles solaires, une durée de vie de 25 ans. Dimensionnée pour fonctionner toute l’année à la même puissance d’éclairage, elle est dotée d’un caisson en fonderie d’aluminium qui lui procure robustesse et pérennité, et l’électronique offre le pilotage. Novéa Énergies a conçu la carte électronique et a choisi les algorithmes. Nous avons bénéficié des évolutions sur la led, passer de 40 lm/W en 2007 à 160 lm/W nous a ouvert d’autres applications. Éclairer quatre fois plus pour les mêmes puissances consommées nous a fait faire un grand bond en avant. De plus, on a quasiment multiplié par deux la puissance de production pour une même surface. Un panneau solaire de 1,6 m² il y a 10 ans produisait 200-220 watts crête (Wc), aujourd’hui, il en produit entre 350 Wc et 400 Wc. Tous ces éléments, ainsi que la baisse des prix, ont rendu le produit beaucoup plus compétitif. Nous sommes passés de 10 employés et 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires, à 47 salariés et un CA de 25,5 millions d’euros.
Thierry Suzanne – Les collectivités ont fait face à plusieurs révolutions dans le milieu de l’éclairage : la led, l’entrée de l’électronique dans le secteur de l’éclairage public et aujourd’hui l’internet des objets, c’est-à-dire la connectivité des luminaires. À l’issue de ces 10 ans, il faut se poser à la fois la question de la pertinence de la connectivité et de la technologie la mieux adaptée, tout en assurant un suivi au quotidien pour maintenir l’installation. Qui est le garant de ces solutions ? Les grandes collectivités s’en chargent, mais en France on compte plus de 20000 communes de moins de 5000 habitants qui n’ont pas les ressources humaines. Alors, comment construire un outil qui réponde aux besoins de chaque projet, de chaque collectivité, qui sait s’adapter, et rende la technologie accessible à tout le monde ? SEVⓔ, analyse les besoins en fonction de la géolocalisation de la commune, de son environnement, et prend en compte tout l’écosystème existant.

Et aujourd’hui, quel état des lieux dressez-vous ?
Julien Rapin – Il y a 10 ans, on ne traitait encore que des points ponctuels en éclairage autonome. Aujourd’hui, on réalise des voies structurantes, les clients ont davantage confiance dans le produit. L’intégration de la led et les abaissements de puissance ont participé à la prise de conscience des collectivités qui se sont rendu compte qu’éclairer à 100 % toute la nuit n’était pas pertinent; la norme EN 13201 a autorisé le déclassement de voies ; la détection de présence s’est démocratisée ; tous ces facteurs ont conduit à considérer l’éclairage autonome comme un véritable atout dans certaines applications.
Stéphane Ragni – Groupe Ragni réalise un CA de 100 millions d’euros et notre ambition est de nous installer en Europe de manière pérenne via la société Hess que nous avons rachetée. Il faut maintenant prendre le temps d’aller au fond des technologies développées. Quand on parle d’éclairage connecté, les gens le comprennent beaucoup mieux mais cela ne veut pas dire qu’ils optent pour ces systèmes. La lenteur de l’éclairage public est liée à la lenteur des décisions politiques. Quand, en 2024, 25 % du parc national d’éclairage est en led, c’est difficile d’imaginer que dans dix ans on aura révolutionné l’éclairage public ! En revanche, on doit y apporter notre contribution, notamment en ce qui concerne l’éclairage intelligent. Chaque année, la led gagne en technologie, en puissance, en pilotabilité, elle va devenir plus accessible.
Thierry Suzanne – Aujourd’hui, les collectivités ne veulent plus s’engager avec une solution propriétaire; SEVⓔ peut donc les accompagner dans le choix des protocoles. En connectant les armoires de distribution, il est possible de piloter chaque départ de façon indépendante et l’on peut connecter tous les points lumineux en fonction des zones avec une stratégie de pilotage différent. SEVⓔ a intégré des solutions de 5 et bientôt 6 technologies en fonction de la stratégie que la ville veut appliquer.

Et dans dix ans, comment imaginez-vous l’éclairage public ?
Thierry Suzanne – J’espère que les territoires continueront à développer leur démarche de décarbonation, de la réduction des consommations, des ressources naturelles. Nous allons consommer intelligemment et pragmatiquement. Les projets de territoires connectés vont remettre du liant humain, car tout le monde se greffera sur ces solutions pour être plus efficace. Les services communiqueront entre eux. On s’oriente vers la technologie citoyenne. SEVⓔ, a été créée sous forme d’entreprise à mission avec pour raison d’être : «favoriser les transitions environnementales numériques et sociales des territoires en leur donnant accès aux technologies intelligentes et responsables».
Julien Rapin – Dans les 10 ans à venir, nos clients auront plus de facilité à proposer l’éclairage autonome là où c’est pertinent : on peut penser qu’il représentera 10 à 15 % de l’éclairage public. D’un point de vue de la technologie, l’évolution sera sans doute moins spectaculaire, mais elle touchera davantage la connectivité des produits, pour favoriser l’interopérabilité entre l’éclairage raccordé et autonome et aussi entre les marques.
Stéphane Ragni – L’évolution de demain a besoin de passer par l’évolution des mentalités, il nous incombe de mieux communiquer sur les technologies, sur l’éclairage autonome, sur la connectivité. Dix ans, en fait, c’est court. Essayons de poser, de structurer ce qui existe aujourd’hui.

Propos recueillis par Isabelle Arnaud

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